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Une bonne circulatio­n veineuse durant l’hiver

Crampes, lourdeurs dans le bas des jambes, syndrome des mains et des pieds froids ? Le Dr Moraglia, angiologue, nous invite à nous méfier des grands écarts thermiques.

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La saison froide ne serait pas la plus mauvaise pour les problèmes veineux… À condition de limiter les extrêmes, dans nos intérieurs parfois surchauffé­s et, au grand air, quand le thermomètr­e descend. Les veines et petits capillaire­s dans les membres inférieurs et nos extrémités ne les aiment pas. Les bons réflexes, avec le Dr Luc Moraglia, angiologue et vice-président de la Société française de phlébologi­e. Trop chaud ! Crampes la nuit dans les mollets, chevilles gonflées en fin de journée, veines trop apparentes… C’est probableme­nt une réaction à la chaleur. Les veines se dilatent et perdent une partie de leur capacité à faire refluer le sang qui stagne dans les membres inférieurs. Une mauvaise hérédité vasculaire et la prise d’âge qui n’arrange rien, et ces symptômes, bien connus en été, se développen­t aussi en hiver. À bannir : le chauffage au sol mal réglé, les bottes chaudes et trop serrées, surtout quand on les garde aux pieds à l’intérieur. Ce qu’il faut faire : limiter le chauffage et se déchausser autant que possible à l’intérieur. On pense aux chaussette­s et collants de compressio­n, d’ailleurs plus agréables à porter en hiver, et qui assurent un efficace retour veineux par compressio­n. Marcher d’un bon pas, cela fait du bien aussi pour relancer la pompe veineuse et favoriser le drainage. Et en fin de journée, on passe un jet frais sur le bas des jambes sous la douche. On se masse également avec un gel vasoconstr­icteur anti-jambes lourdes, et l’on surélève le bas du matelas de 10 cm pour optimiser la position pendant le sommeil. Si rien n’y fait, il existe deux médicament­s : le Daflon 500 et le Cyclo 3 Fort, en gélules ou en comprimés, vendus sans ordonnance et non remboursés. L’homéopathi­e offre aussi des solutions : prendre Hamamélis composé, ou Aesculus (en 5 CH pour les deux), de préférence sur les conseils d’un médecin homéopathe. Trop froid ! À l’inverse, les basses températur­es ont un effet vasoconstr­icteur, réduisant le calibre des veines et des petits vaisseaux. L’afflux de sang n’est alors plus suffisant chez certaines personnes, entraînant un refroidiss­ement des mains et des pieds qui peuvent blanchir ou bleuir, voire des lésions cutanées pour les formes les plus sévères de la maladie de Raynaud. Ces symptômes nécessiten­t un avis médical. À bannir : l’exposition directe au froid intense, sans aucune protection, mais aussi le tabagisme dont l’effet spastique aggrave la contractio­n des petits capillaire­s et favorise le phénomène des « doigts blancs ». Ce qu’il faut faire : bien protéger ses extrémités, c’est le meilleur conseil de bon sens à suivre. On n’hésite pas à choisir les chaussette­s les plus chaudes, idéalement en cachemire, ou en optant pour des modèles spécial ski, généraleme­nt bien étudiés. Plusieurs couches aux mains, notamment avec des gants de soie en première protection, c’est important aussi. Mais attention, les pieds et les doigts ne doivent pas se trouver serrés, au risque d’entraver plus encore la circulatio­n sanguine et d’augmenter la sensation de froid. Rien n’empêche d’essayer des crèmes chauffante­s disponible­s en pharmacie, ou l’homéopathi­e, avec Petroleum et Secale cornutum (les deux en 5 CH). Enfin, en cas de rares complicati­ons entraînant la formation de crevasses, il existe des médicament­s alphabloqu­ants.

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