Maxi

Un grand-père voudrait pouvoir voir ses petits-enfants

Il veut entamer une procédure en justice pour faire valoir son droit. Son avocat lui conseille une méditation familiale afin d’apaiser le conflit et d’éviter une procédure longue.

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Le déroulemen­t

1 séance de deux heures. Je reçois le grand-père, désespéré : son fils est décédé depuis trois ans, il avait des rapports chaleureux avec sa belle-fille mais, alors qu’il voyait ses petits-enfants toutes les semaines plus de nombreux week-ends chez lui, petit à petit, elle a cessé de les lui confier et ne répond plus à ses messages… Divorcé, il se sent très isolé dans sa propre famille qui continue à avoir des rapports avec ses petitsenfa­nts. Il dit qu’il ne croit pas à la médiation, mais suit les conseils de son avocat pour « gagner du temps » sur la procédure. J’accueille et j’écoute sa souffrance. Je lui explique qu’en tant que médiatrice, je rencontrer­ai sa belle-fille, si elle est d’accord, mais d’abord seule à seule, car je suis là pour tout le monde. Nous rédigeons ensemble un mail pour inviter celle-ci à la médiation, car légalement rien ne l’y contraint. Nous lui écrivons dans le but de « trouver une solution face à la situation d’incompréhe­nsion mutuelle concernant la relation avec ses petits-enfants, dans leur intérêt, et [pour] éviter ainsi une procédure judiciaire ». Elle m’appelle dix jours plus tard et nous échangeons. Ce n’est évidemment pas la même histoire. Elle trouve son beau-père trop dans le deuil et triste vis-à-vis de ses propres enfants. Elle ne veut plus qu’il les voit tout seul. Mais elle accepte une médiation. La rencontre a lieu et commence par des invectives mutuelles. En tant que médiatrice, je ne m’interpose pas. Je laisse le conflit s’exprimer sans y prendre part : pour moi, c’est une manière de renouer le dialogue et de crever l’abcès avant de débuter vraiment la médiation. Quand la tension est retombée, la belle-fille ellemême déclare : « Alors, qu’estce qu’on fait ? »

La résolution

Ils trouvent donc ensemble une solution : une sortie incluant d’autres membres de la famille est prévue, ainsi qu’un week-end, également tous ensemble, chez le beau-père. Tout se passe très bien, le grand-père me remercie chaleureus­ement et me presse d’organiser une autre rencontre. En médiation, on travaille à petits pas. Probableme­nt que deux ou trois rencontres seront encore nécessaire­s pour qu’ils trouvent leur arrangemen­t final, qui peut ensuite être l’objet d’une convention officielle afin de fixer les choses.

Le commentair­e de la médiatrice

Attention, la médiation n’est pas une thérapie ! Si le passé ressurgit presque toujours, le médiateur n’est pas là pour « soigner » les blessures. Il cherche à voir où est le noeud et, à partir de là, à faire émerger les besoins de chacun et les solutions possibles. C’est parfois long, mais toujours plus court et satisfaisa­nt qu’une procédure judiciaire.

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