Maxi

˝ J’ai retrouvé ma joie de vivre ˝

Catherine, 68 ans, divorcée, 3 enfants, retraitée, Lyon (69)

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J’ai été élevée dans l’idée qu’une femme devait être dévouée à son mari. Je me suis mariée à 23 ans et j’ai appliqué ce principe à la lettre: j’ai eu trois enfants, j’ai toujours tenu ma maison impeccable­ment et je n’ai jamais rien dit quand mon mari me dévalorisa­it en me disant, par exemple, que je n’étais pas capable de me débrouille­r seule. À 45 ans, quand mes garçons étaient adolescent­s, à la suite d’une dispute de trop parce que l’on n’avait pas dîné à 19h30 précises, j’ai eu envie de partir. Mais on m’avait tellement inculqué l’idée qu’il n’était pas convenable de divorcer que j’ai rapidement abandonné cette perspectiv­e. Je n’en ai parlé à personne et j’ai continué de subir sans jamais rien dire. Il y a huit ans, mon dernier fils a pris un studio et je n’ai pas supporté de me retrouver toute seule avec mon mari. Un dimanche matin, je me suis levée et je lui ai annoncé que je partais. L’unique chose qu’il a trouvée à répondre, c’est : « Tu te rends compte de ce que cela va me coûter ? » J’ai pris mes affaires et je suis allée chez une amie. Je n’avais rien, si ce n’est quelques économies. La famille de mon mari a fait courir le bruit que j’étais partie pour un autre homme, alors que c’était faux, et elle ne m’a plus parlé. Mes enfants, qui étaient grands et autonomes, n’ont pas compris qu’à mon âge je prenne la décision de partir et, pendant presque un an, ils ne m’ont pas adressé la parole. Mon mari et moi avons vendu notre appartemen­t, divorcé et j’ai obtenu une pension alimentair­e qui m’a permis de louer un studio. Aujourd’hui, mon train de vie a nettement baissé mais je me sens heureuse : j’ai de bonnes relations avec mes enfants, qui sont heureux de voir que j’ai retrouvé une vraie joie de vivre.

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