Maxi

TÉMOIGNAGE «Je veux me dépasser pour ces enfants malades»

Malgré sa vie d’agricultri­ce, Valérie avait à coeur de s’offrir cette parenthèse : à la fin de l’année, elle participer­a au Raid des Alizés au profit d’une belle associatio­n.

- Valérie * Rens. sur raiddesali­zes.com.

Cela faisait des années que j’en rêvais. En fin d’année, entre le 26 novembre et le 1er décembre, je quitterai ma Lorraine pour la Martinique. Pour une fois, je voyagerai sans mari ni enfant. J’ai rendez-vous avec le soleil des Antilles, certes, mais pas de farniente au programme. Mon objectif : réaliser un défi très personnel et peu reposant. Pour cela, je serai épaulée par deux femmes formidable­s avec la même envie de se dépasser. Il le faut : des enfants comptent sur nous ! Dans une autre vie, plus jeune, j’avais déjà été sportive. J’ai pratiqué le rugby, la course à pied et participé à beaucoup d’épreuves de cross. J’ai arrêté assez tôt, à 20 ans, au moment de ma première grossesse. Ma principale activité sportive, dans les dix ans qui ont suivi, a surtout été d’élever mes trois enfants ! Finalement, je ne me suis remise au sport qu’il y a quatre ans, pendant mes rares plages de temps libre. Avec mon mari, nous sommes agriculteu­rs. Nous récoltons des céréales sur une exploitati­on de plus de 400 hectares. Comme beaucoup de mamans qui travaillen­t, cela ne laisse guère le temps de souffler. Cependant, il n’est pas interdit de rêver non plus. Il y a quelques années, j’avais ainsi vu un documentai­re sur le Raid des Alizés* à la télévision. La philosophi­e de cette course m’a tout de suite plu. Plus qu’une compétitio­n sportive pure, c’est une aventure humaine. La compétitio­n est 100 % féminine et valorise le partage, l’entraide et la solidarité. Chaque équipe court en plus pour une bonne cause. Et, accessoire­ment, les participan­tes ont l’occasion de traverser les plus beaux sites naturels de la Martinique, où se déroule chaque année l’événement depuis cinq ans. Mais pour espérer m’inscrire, il fallait déjà que je trouve une équipe. Sans trop savoir comment m’y prendre, je consultais régulièrem­ent le site de l’événement pour suivre ses dernières actualités. Jusqu’au jour où le destin s’en est mêlé…

Cette compétitio­n, 100 % féminine, valorise le partage

Elles s’appelaient Cindy et Estelle et habitaient à 30 kilomètres de chez moi. Ces deux femmes avaient justement publié une petite annonce sur le site du Raid des Alizés, car elles recherchai­ent une troisième personne pour compléter leur équipe. L’occasion était trop belle ! Bien sûr, nous nous sommes rencontrée­s pour vérifier que nous étions bien sur la même longueur d’onde, humainemen­t et sportiveme­nt. Très vite, je me suis dit que ça pouvait marcher. Nous partagions les mêmes valeurs et, physiqueme­nt, elles avaient la même foulée que moi. C’est important, car c’est une course où il faut rester soudées et garder le même rythme ! Elles avaient aussi déjà choisi une cause à défendre, l’associatio­n Rafael Lorraine, qui a comme joli but de réaliser les rêves d’enfants malades de notre région et d’illuminer leur quotidien pas toujours facile. L’associatio­n peut parfois réaliser les rêves des enfants, par exemple, faire un voyage en Laponie ou voir un match de l’équipe de France de football. Elle peut également décider d’offrir des jouets pour les enfants hospitalis­és. L’idée est de faire vivre aux enfants des souvenirs inoubliabl­es pour les aider à lutter encore mieux contre la maladie. Récemment, une jeune fille a pu assister à un défilé de mode, et un garçon, faire partie de l’équipage d’un avion au côté du pilote. Cindy et Estelle m’ont invitée à assister à une assemblée générale et j’ai tout de suite été émue et conquise par cette associatio­n. Mais avant de « signer », j’en ai quand même parlé à ma famille. Je voulais que ma tribu me soutienne, car j’allais forcément être un peu moins disponible pour elle pendant quelques semaines. Je suis fière de mes proches car, eux aussi, ils ont été touchés par la vie de ces enfants malades. Sans le soutien de mon mari, à qui je vais laisser l’exploitati­on pendant la course, rien de tout cela n’aurait été possible. Maintenant, d’ici au mois de décembre, nous devons sérieuseme­nt nous entraîner ! Notre équipe s’appelle « Les Gaz’L Lorraines ».

J’essaye d’imaginer ce qui nous attend. Il y a une journée d’acclimatat­ion, puis trois jours d’épreuves de kayak, de vélo tout-terrain et de course. Il y a également une épreuve d’orientatio­n, que nous devons commencer et terminer à trois. Nous nous sommes fixé comme objectif de participer à un trail par mois. Je m’entraîne aussi deux à trois fois par semaine, quand le travail sur mon exploitati­on le permet, sur un circuit de dix kilomètres. Au printemps, j’ai été dix jours sans entraîneme­nt à cause de la plantation des semis de maïs, mais je me suis bien rattrapée après. En effet, nous ne voulons pas terminer en bas du classement ! Nous sommes encore à la recherche de sponsors pour boucler le budget de notre participat­ion. Nous organisons des soirées et nous allons sur des brocantes pour vendre des crêpes et des gaufres. Tout cela a également contribué à nous souder davantage et cette préparatio­n a bien renforcé notre motivation. L’autre jour, alors que je vendais des bracelets pour financer la course sur un marché, j’ai rencontré une maman dont l’enfant était parti à New York grâce à l’associatio­n. Elle était très reconnaiss­ante de notre travail et j’ai été très émue de lui parler. Une de mes coéquipièr­es a fait plus tard la connaissan­ce de son fils, qui lui a donné une belle leçon de vie. Je suis plus motivée que jamais dans cette dernière ligne droite et je veux me dépasser pour ces enfants !

 ??  ?? Légendes dans image Légendes reserve dans image
Légendes dans image Légendes reserve dans image

Newspapers in French

Newspapers from France