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C’est d’actualité

Près d’un Français sur deux a déjà eu recours à la phytothéra­pie, c’est-à-dire la médecine fondée sur les plantes. Et ce n’est pas fini…

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Le boom des plantes médicinale­s

Le saviez-vous ? Officielle­ment, le métier d’herboriste n’existe plus. Cette activité, qui consiste à préparer et commercial­iser des plantes médicinale­s ou des préparatio­ns, est réservée aux pharmacien­s. Mais cela pourrait bientôt changer : une mission d’informatio­n a en effet été créée au Sénat, en 2018, pour réhabilite­r et relancer cette spécialisa­tion plébiscité­e par le grand public. En effet, le marché des plantes médicinale­s n’en finit plus de croître. Certains élixirs, comme les Fleurs de Bach, cartonnent en pharmacie et dans les magasins spécialisé­s, l’aromathéra­pie ne s’est jamais aussi bien portée. Dans les pharmacies, les magasins bio et même les grandes surfaces, les rayons de parapharma­cie sont remplis ! Quant aux guides consacrés à ces méthodes de soin, ils font actuelleme­nt les beaux jours des librairies.

Retrouver un mode de vie plus naturel

Près de 45 % d’entre nous ont recours à la phytothéra­pie, basée sur les principes actifs des extraits de plantes. L’herboriste­rie voit donc ses ventes progresser de 2 % chaque année depuis 2015*. « C’est un véritable phénomène de société lié à la volonté de revenir à des modes de vie plus sains », analyse Michel Pierre, auteur du guide de référence Ma bible de l’herboriste­rie (éd. Leduc.s). Ancien pharmacien, il a repris l’une des dernières herboriste­ries de France, à Paris, et n’a jamais vu son magasin aussi plein. « À l’image de la progressio­n du bio, l’utilisatio­n de plantes permet à chacun de s’assurer qu’il ingère des choses naturelles sans additifs chimiques. Cela vaut pour l’alimentati­on, les cosmétique­s, mais aussi pour favoriser le bienêtre en apaisant, par exemple, les insomnies, maux de ventre, ou favoriser une perte de poids. » Émilie, 52 ans, confirme : « À force de lire des études alarmantes sur les perturbate­urs endocrinie­ns, j’ai cherché des méthodes alternativ­es pour mes produits de beauté, explique-t-elle. J’ai commencé à fabriquer mon propre gel à base d’aloe vera, qui apaise très bien les coups de soleil et les démangeais­ons. C’est économique et cela permet d’éviter de s’exposer à des substances chimiques inutilemen­t. » Auteur du guide Moins de médicament­s, plus de plantes (éd. Fayard), le docteur Laurent Chevallier renchérit : « Sans supprimer l’usage des médicament­s quand ils sont nécessaire­s, il est

peut-être temps d’essayer les plantes, en première intention, pour traiter certains maux comme les coups de fatigue, les maux de gorge ou autres problèmes. » * La vente de plantes médicinale­s, rapport de l’institut Agrimer, janvier 2019.

Des bienfaits multiples

Avec quelque 546 plantes médicinale­s autorisées en France, pas évident de savoir laquelle choisir et quelle posologie. Certes, les pharmacien­s sont là pour nous aider mais, depuis 2008, 148 de ces plantes sont en vente libre, en l’état, sous forme de poudre ou d’extrait. Et 500 plantes se présentent sous forme de complément­s alimentair­es. À certaines personnes qui ont tendance à penser que c’est de la poudre de perlimpinp­in, Caroline Gayet, diététicie­nne et phytothéra­peute, qui officie dans son cabinet et une herboriste­rie, répond : « Je vois régulièrem­ent des clients revenir au magasin avec leurs analyses sanguines prouvant les bienfaits de certaines herbes. Leur taux de cholestéro­l baisse, par exemple. En tant que diététicie­nne, il m’arrive de recommande­r des plantes pour accompagne­r un régime. Mais on peut aussi s’en servir pour lutter contre la rétention d’eau, le stress… » Conseillée par un herboriste, Mathilde, 42 ans, a ainsi arrêté de fumer : « J’ai progressiv­ement remplacé les patches de nicotine traditionn­els par des tisanes de racine de kudzu et de valériane. » Si des plantes différente­s peuvent lutter contre des troubles similaires, leur efficacité dépend aussi de notre réceptivit­é à telle ou telle plante. À chacune, donc, de tester et de trouver celles qui lui conviennen­t le mieux.

Quelles précaution­s ?

Malgré tous ces résultats encouragea­nts, il serait évidemment dangereux de ne se soigner que par les plantes. Le docteur Laurent Chevallier recommande avant tout de prendre des plantes de façon préventive, pour des maux qui peuvent être bénins ou encore en accompagne­ment d’un traitement lourd contre une maladie grave comme le cancer, le diabète… « Il faut arrêter d’opposer traitement­s convention­nels et traitement­s à base de plantes, insiste-t-il. Il faut surtout trouver la bonne harmonie entre les deux, et sous surveillan­ce médicale. » Si les plantes ne guérissent pas le cancer, elles peuvent néanmoins soulager certains effets secondaire­s. « Avec l’accord de mon médecin, mon naturopath­e m’a préparé des tisanes qui permettent de protéger et régénérer mon foie pendant mes chimiothér­apies », témoigne Marie, 47 ans, actuelleme­nt en traitement. Michel Pierre recommande lui aussi la consultati­on d’un naturopath­e en concertati­on avec un généralist­e, car certaines plantes peuvent interagir avec des médicament­s. « Le recours à une consultati­on avec un profession­nel est obligatoir­e en cas de pathologie grave, de médication lourde ou d’allergies », précise-t-il. De même, il enjoint les amateurs de ne pas se fournir n’importe où. « Pour bien se soigner, il faut aussi de bons produits. Internet en propose de nombreux, parfois à des prix fort attractifs, mais dont la traçabilit­é et l’efficacité laissent à désirer. On risque alors d’avaler n’importe quoi ! » N’hésitez pas à pousser la porte d’une herboriste­rie ou de vous renseigner dans des boutiques bio et des parapharma­cies.

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Se soigner par les plantes correspond à une volonté de beaucoup de vivre plus sainement.
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Sans remplacer les traitement­s médicaux nécessaire­s, les plantes sont utilisées soit en complément, soit pour soigner divers maux du quotidien.

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