“Grâce à mon association, je recycle les objets et je crée des emplois”
Séverine, 45 ans, en couple, deux enfants, fondatrice de La Collecterie, Montreuil (93)
Voir sur les trottoirs des meubles ou des objets abîmés, tout à fait réparables, m’a toujours révoltée, c’est un immense gâchis ! Alors que j’étais tapissière, j’ai rencontré un menuisier qui avait fait le même constat. Ensemble, nous avons décidé de créer une structure pour recycler les objets et créer des emplois pour les personnes démunies. Des connaissances nous ont rejoints : une personne chargée d’insertion, un professeur d’histoire, une éducatrice de rue… En 2012, nous avons fondé une association La Collecterie* et, en 2013, nous nous sommes installés dans un local à Montreuil avec trois salariés. Aujourd’hui, je suis également salariée. Nous collectons, trions, transformons les objets usagers ou déclassés. Et La Collecterie a bien grandi : nous avons doublé notre surface et ouvert deux boutiques. Nous sommes désormais trente salariés dont dix-huit en chantier d’insertion. Nous apprenons à ces jeunes, éloignés de l’emploi depuis longtemps ou sans diplômes, la couture, la menuiserie, la tapisserie, la vente… Quand ils ont un bon niveau, ils animent également des ateliers pour le grand public qui vient apprendre les bases des pratiques artisanales. Nos produits transformés sont vendus à des prix accessibles à tous. En 2018, plus de 180 tonnes d’objets ont été collectées et nous avons récolté plus de 250000 euros qui ont tous été réinjectés dans l’association. Les objets en trop mauvais état sont recyclés : les livres sont donnés à une entreprise qui les transforme en pâte à papier ; les appareils électroménagers sont démantelés et leurs pièces triées. Je suis fière d’être à l’origine de cette association qui a un impact sur l’environnement et l’emploi. C’est formidable de voir une personne arrivée sans diplôme décrocher un CAP d’ébéniste et un travail pérenne dans la foulée. De plus, participer à une meilleure gestion des déchets est très valorisant : la planète en a tant besoin ! L’association me demande beaucoup d’énergie, mais je me sens pleinement utile à la société.