Maxi

TÉMOIGNAGE

Coiffeuse depuis vingt ans, Christelle exerce aussi la profession de conseillèr­e en image. Maquillage, couleurs, vêtements : elle propose une palette pour changer de vie !

- Christelle

« En les relookant, je redonne confiance à ces femmes »

J’avais besoin d’un métier beau et utile : je suis comblée !

Ma dernière mission m’a encore émue, comme souvent. En poussant la porte de mon salon, ces femmes comptent sur moi pour débloquer une situation ou donner un tournant à leur vie. Ma dernière cliente de la semaine est venue me voir, car elle n’arrivait pas à s’imposer dans son travail. Malgré toutes ses compétence­s, elle n’était pas sûre de son apparence et se sentait vulnérable. Mon accompagne­ment lui a permis de devenir la femme qu’elle voulait être à l’extérieur comme à l’intérieur. Elle a retrouvé confiance en elle et tout a changé !

J’ai toujours voulu être coiffeuse. Petite, je me souviens que je m’entraînais déjà sur mes poupées.

Dès que j’ai pu, je suis devenue apprentie et je coiffais ma famille à la moindre occasion. Mes parents ont cru en moi et, très vite après mon diplôme, à 21 ans, je me suis installée à mon compte à Saint-Georges-duVièvre, dans l’Eure. Ma mère était comptable et mon père, menuisier. Tous deux m’ont aidée à ouvrir mon salon et à me lancer. Pendant dix ans, j’ai été très heureuse dans ce métier. Malgré des horaires souvent longs, je n’ai jamais eu l’impression de travailler. Je rendais les gens beaux et, en plus, j’étais souvent leur confidente. C’est d’ailleurs en discutant avec ma clientèle que je me suis aperçue que je pouvais donner une dimension supplément­aire à mon métier. Même si j’adorais ce que je faisais, au bout de dix ans, j’avais un peu « fait le tour » de la question. Pendant mes coupes et mes brushings, j’ai entendu les joies et les peines de beaucoup de femmes. Certaines préoccupat­ions revenaient souvent, comme le divorce, la maladie ou le chômage. J’ai également des clientes qui ont subi des opérations pour perdre beaucoup de poids et qui avaient besoin de se retrouver physiqueme­nt. Puisqu’elles me demandaien­t des conseils, j’ai décidé de me former pour ne pas leur dire n’importe quoi. Je suis devenue conseillèr­e en image tout en restant coiffeuse.

J’ai eu la chance de faire une école de relooking dont la responsabl­e était psychologu­e de formation.

Je me suis décidée en 2007, à une époque où ce n’était pas encore à la mode. Pendant ces cours, j’ai énormément appris. Colorimétr­ie, auto-maquillage, morphologi­e du visage et du corps, tri de l’armoire : la palette des techniques pour changer de vie est large ! J’ai d’abord testé sur moi et mes proches, et senti la différence. Il y a tant de choses que l’on exprime avec son maquillage ou ses vêtements sans s’en rendre compte. On l’ignore souvent, mais les couleurs ont un sens. Longtemps, comme beaucoup de femmes, je me suis cachée derrière ma « petite robe noire ». Or, c’est une fausse valeur sûre. J’encourage ainsi mes clientes à passer au violet, par exemple, car c’est une couleur intéressan­te et classe qui suggère aussi la rêverie ou le mysticisme. Quant à l’orange, c’est une bonne couleur pour combattre la dépression, car elle reflète la bonne joie de vivre. En revanche, il faut l’éviter quand on cherche du travail, car elle peut parasiter son discours. Quel que soit son objectif, il n’y a pas d’âge pour changer. Même si la grande majorité de mes clientes a entre 30 et 65 ans, j’ai déjà reçu des femmes plus âgées. Ce sont souvent des dames très coquettes, en pleine forme, et qui veulent vivre avec leur temps sans en faire trop. Ce sont de jolies séances où l’on apprend à être sexy sans, par exemple, jouer sur la longueur de la jupe.

Personne ne se lance dans un relooking par hasard.

Pour certaines, il y a souvent une forme de thérapie, car le conseil en image permet de commencer une nouvelle vie. Se faire coiffer, c’est bien. C’est joli, mais c’est éphémère ! Il y a dans le relooking une dimension psychologi­que fondamenta­le. Il faut juste y aller doucement, pas à pas. On peut très bien se relooker à petit prix et commencer

avec une séance d’automaquil­lage à 49 euros. Je ne suis pas esthéticie­nne et j’aime l’idée de donner aux femmes les clés pour devenir celles qu’elles veulent être. La colorimétr­ie, ensuite, permet de définir les nuances de coloration, le maquillage et le vêtement qui mettront en valeur la cliente en fonction de sa peau. J’étudie aussi le contour du visage et la morphologi­e du corps afin de définir une nouvelle coupe de cheveux. L’idée n’est pas de renouveler toute sa garde-robe. Je me rends parfois chez des clientes pour faire le tri dans leurs armoires et choisir avec elles les vêtements qui leur vont le mieux.

Certaines clientes me solliciten­t également en espérant trouver l’amour.

Je travaille ainsi avec une agence matrimonia­le qui m’envoie des femmes célibatair­es pour qu’elles se rendent plus sereinemen­t à un premier rendez-vous. D’autres veulent tourner la page après un divorce et retrouver l’âme soeur. En les relookant, je leur redonne confiance. Souvent, elles ont juste besoin de quelques conseils pour vivre la vie à laquelle elles aspirent… Maintenant, il ne me reste plus qu’à convaincre les hommes ! J’en accompagne quelques-uns. Ceux qui viennent me voir me font entièremen­t confiance et obtiennent de beaux résultats. Moi qui avais besoin d’un métier beau et utile, je suis comblée ! En plus, comme je continue d’être coiffeuse, je revois souvent ma clientèle pour les coiffer et prendre soin de leurs cheveux. Des clientes me racontent ainsi leur nouvelle vie. Et je continue de travailler en souriant…

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