J'ai toujours adoré apprendre et, plus encore, transmettre ce que je savais !
Dès le collège, j’aidais les autres à faire leurs devoirs dans l’espoir de leur faire partager mon enthousiasme. Du coup, un gars qui galérait en maths dans ma terminale a eu 19 au bac, davantage que moi ! Ensuite, je suis devenue ingénieur en sciences de l’industrie, j’ai travaillé dans l’automobile, l’électrotechnique, la pétrochimie, suivi une licence d’histoire-géo par plaisir, appris l’allemand en travaillant en Allemagne, où avait migré mon mari pendant onze ans, avant de revenir dans ma Normandie natale il y a trois ans. Là, je suis devenue prof de maths remplaçante pour l’Éducation nationale, mais je n’exploitais pas toutes mes compétences. Du CP à la terminale, aucune matière ne me résiste et le métier me cantonnait à une seule. À chaque rencontre parents-profs, les parents me demandaient ma carte, d’abord pour les maths, mais les élèves ont très vite compris que je pouvais les aider dans d’autres matières. J’aimais donner des cours particuliers et les résultats chiffrés motivaient vite les élèves. Alors, j’ai décidé de me lancer en tant qu’autoentrepreneur, avec une idée audacieuse : il y avait des food-trucks, pourquoi pas des cours-trucks ? J’ai souvent des idées comme ça, mais qui ne tiennent pas. Celle-là, plus j’y réfléchissais, plus elle me semblait bonne. Je me suis tout de même dit : « Les gens vont me prendre pour une folle ». « Euh… Maman, t’es sûre ? » m’ont demandé mes enfants. Ils m’ont prévenu ; si je me lançais avec mon camion siglé « Professeur Truck », à mon effigie imaginée par un ami, j’avais intérêt à me garer loin ou à faire semblant de ne pas les connaître. J’ai pensé que la banque, pour l’achat et l’aménagement du camion, et la Chambre de commerce, pour la formation à la création d’entreprise, allaient me rire au nez. Eh bien, pas du tout ! En tout décideur se cache un parent ! Ils étaient emballés.
Ma fierté : 95 % de mes élèves viennent me voir de leur plein gré !