SANTÉ Les bons réflexes en cas d’infection ORL
Mal à la gorge, aux oreilles, dans les sinus… Cela arrive, même – et surtout – en été ! À prendre au sérieux et à traiter au cas par cas.
Baignades répétées, climatisation mal réglée : rien de tel pour favoriser les infections ORL, pouvant tourner à l’angine, à l’otite ou à la sinusite, en fonction des fragilités de chacun et des germes qui se développent çà et là. C’est toujours douloureux, fatigant, et mieux vaut agir vite pour éviter la surinfection. On prend les devants dès les premiers symptômes, et on consulte s’ils s’installent plus de 24 heures, en particulier avec une fièvre persistante.
Surveiller la gorge en feu
Comment a-t-on pu attraper froid en plein été ? La météo – pas forcément au beau fixe – n’explique
pas tout. Et les courants d’air, les chauds-froids entre la fournaise extérieure et les lieux de vie trop climatisés, ou la ventilation mal entretenue… malmènent aussi les gorges sensibles et peuvent véhiculer des microbes responsables d’une bonne laryngite ou d’une angine. Si la douleur et la fièvre perdurent, l’avis du médecin est nécessaire pour faire un test de diagnostic au cabinet et savoir si l’origine est virale ou bactérienne, afin d’adapter le traitement. Attention, il ne faut pas laisser traîner une infection pouvant évoluer en phlegmon, extrêmement douloureux et plus courant en été.
Pour soulager : certains remèdes de grand-mère ont du bon, comme la tisane de thym au miel, adoucissante et désinfectante. Ou aussi : sucer des pastilles au miel ou à l’acérola bien dosées en vitamine C (en respectant toujours les dosages). Cela permet d’activer la sécrétion de salive et ainsi d’apaiser la sensation de brûlure. Et si cela ne suffit pas, on prend du paracétamol contre la douleur et la fièvre. Ne pas dépasser la dose maximale des 3 g/24 h. On évite, dans tous les cas, les anti-inflammatoires (aspirine, ibuprofène…) qui peuvent faire mauvais ménage avec les bactéries et les virus.
Pour traiter : les antibiotiques ne s’imposent que pour une infection bactérienne, mais ils sont alors vraiment nécessaires. On suit la prescription à la lettre, sans arrêter le traitement avant la fin, pour éviter un effet rebond.
Prendre en charge une belle otite
Une douleur intense pointe après des baignades prolongées dans
les vagues, ou bien réveille en pleine nuit, et peut être associée à une intense démangeaison. C’est typique d’une otite qui s’avère plus fréquente l’été pour l’adulte, principalement en raison des bains répétés. La peau du conduit auditif étant constamment humide, elle gonfle, s’irrite et l’otite externe se
déclare. Il arrive que le tympan soit aussi malmené lors d’une séance de plongée sous-marine. Cela peut déclencher une otite profonde, avec un écoulement derrière le tympan, voire une perforation de celui-ci. Sans tarder, on prend un avis médical, surtout en cas de fièvre. En attendant la guérison complète, on arrête les bains, puis on prend soin de bien sécher l’entrée du conduit de l’oreille (sans rien introduire dedans), même à la maison après la douche, en dirigeant le sèche-cheveux vers l’oreille, à 30 cm de distance.
Pour soulager : il faut se contenter d’un antalgique, type paracétamol, et surtout pas de remède local improvisé.
Pour traiter : pour une otite externe, un anti-inflammatoire et des gouttes antibiotiques sont généralement prescrits. Et pour une otite profonde, des antibiotiques par voie orale deviennent aussi nécessaires.
Décongestionner les sinus
Le nez est bouché au point de ne pouvoir être dégagé en se mouchant, une pression douloureuse est ressentie sous les pommettes ou sur le front le long des sourcils, la gêne est amplifiée en baissant la tête en avant ou en position allongée : ces signes sont annonciateurs d’une bonne sinusite qui peut s’accompagner de fatigue et de fièvre. Les bains de mer ou de piscine, et plus encore la plongée sous-marine, ont pu favoriser son développement. Mais il faut aussi penser à une possible allergie responsable d’une rhinite chronique. On consulte si ça ne passe pas dans les trois jours.
Pour soulager : même si l’on n’obtient peu de résultat, il est important de continuer à se moucher plusieurs fois par jour en mettant préalablement du sérum physiologique ou de Quinton en pulvérisations nasales. Les inhalations soulagent aussi en hydratant les voies aériennes pour mieux les décongestionner. Et en alternance, on applique sur les points douloureux, à distance des yeux, un soupçon de Baume du Tigre à base de menthol, d’eucalyptus, de camphre…
Pour traiter : si les remèdes de première intention ne suffisent pas, le médecin peut proposer des gouttes à base de corticoïdes. En cas de surinfection bactérienne, un traitement antibiotique doit être suivi. Et pour traiter une cause allergique, des antihistaminiques en gouttes et/ou comprimés soulagent rapidement. Si la sinusite ne régresse pas, des examens complémentaires (endoscopie nasale, prélèvement pour analyse biologique, scanner…) seront à programmer pour mieux cibler le traitement.