Vous avez un coup de coeur pour votre psy
Vous vous trouvez beaucoup de points communs et vous demandez si une amitié, en dehors des séances, serait possible.
C’est un problème qui se présente fréquemment en thérapie. En effet, le fait de se sentir écoutée et non jugée, dans un cadre bienveillant, nous met dans de bonnes conditions pour être à l’aise. Si la thérapie se déroule sur plusieurs mois ou années, cela crée forcément des liens. À cela s’ajoute un processus inconscient d’identification au psy. « Pour se rassurer, maximiser ses chances d’être comprise par son thérapeute, on peut avoir besoin de choisir quelqu’un qui nous ressemble, du même sexe, de la même génération que soi, confirme Coraline Collet, psychologue*. Et puis, comme dans la vraie vie, on peut avoir un coup de coeur amical pour quelqu’un. Du côté du patient, comme du praticien, qui travaille avec ses émotions et peut être particulièrement touché par un patient dont le vécu fait écho au sien. » Le problème, c’est que la neutralité
du thérapeute peut être mise
à mal par cette alchimie entre vous. « Aussi agréable soit-elle, elle peut à la longue vous desservir, car le psy n’est plus capable de vous apporter les bonnes réponses pour vous aider à avancer », explique la thérapeute. « Et il se peut que vous ne le perceviez pas tel qu’il (ou elle) est réellement et l’idéalisiez. » Énoncez votre ressenti, vos questionnements, de façon à mettre
les choses au clair. « Il n’est pas forcément nécessaire d’arrêter le suivi : si la confiance est de mise, on peut au contraire travailler ensemble sur cette projection, voir ce qu’elle signifie », affirme Coraline Collet. Si vous aviez toutefois dans l’idée de vous adresser à quelqu’un d’autre, pour pouvoir transformer cette relation en véritable amitié, oubliez ce projet. « La relation serait totalement déséquilibrée, oppose la thérapeute. Former un lien “amical normal” est délicat : en tant que psychologue, nous connaissons beaucoup de détails intimes sur nos patients, mais aussi leur fonctionnement psychique. Cela empêche de nouer une amitié sincère et authentique. En revanche, vous pouvez garder contact après la thérapie, par courrier ou par mail. »
* Rens. sur coraline-collet-psychologue. fr/