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Prévenir ou contrôler son diabète

Plus de 5 % des Français ont du diabète et 9 fois sur 10, il s’agit d’une forme de type 2 que l’on peut éviter, retarder et stabiliser. On vous aide à mettre en place la bonne stratégie.

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Ce trouble du métabolism­e, caractéris­é par un excès durable de concentrat­ion du glucose dans le sang, est principale­ment lié au mode de vie, à une alimentati­on trop riche, au surpoids et à la présence de graisse abdominale, ainsi qu’à la sédentarit­é. L’hérédité joue aussi un rôle : avoir des parents diabétique­s, et surtout une maman qui a développé un diabète gestationn­el en nous attendant, multiplie les risques de développer cette pathologie. Et avoir été soi-même dans cette situation en étant enceinte est un facteur prédisposa­nt pour être touchée, même après un retour à la normale temporaire. Mieux vaut prévenir cette pathologie qui multiplie les risques d’infarctus du myocarde, d’AVC, de dégénéresc­ence cérébrale, de rétinopath­ie, d’insuffisan­ce rénale, d’arthrite et de problème de cicatrisat­ion… Plus tôt on agit, mieux c’est, avec les conseils de l’endocrinol­ogue Odile Verier-Mine, membre du réseau Vivons en Forme.

La bonne surveillan­ce

De 500000 à 800000 diabétique­s s’ignorent en France. Et pour cause, la pathologie avance silencieus­ement pendant longtemps, sans provoquer de symptôme perceptibl­e, et elle n’est souvent découverte qu’à l’occasion d’un bilan sanguin de contrôle. Voilà qui devrait encourager une surveillan­ce régulière en cas de

facteurs de risque connus, en particulie­r après un épisode de diabète gestationn­el et, surtout, si les marqueurs ont progressé lors des derniers examens. Dans ce cas, un dépistage annuel est recommandé.

Comment ça se passe : le bilan sanguin s’appuie, d’une part, sur le dosage de la glycémie à jeun pour mesurer le taux de glucose dans le sang à un instant T, qui doit être compris entre 0,70 et 1 g de glucose par litre de sang. On évalue, d’autre part, l’hémoglobin­e glyquée qui renseigne sur l’équilibre de la glycémie au cours des huit à dix dernières semaines, et dont le taux se situe normalemen­t entre 4 et 6 % de l’hémoglobin­e totale. Tout dépassemen­t de ces valeurs doit entraîner un suivi thérapeuti­que, car au début, en situation de prédiabète caractéris­é par une glycémie à jeun comprise entre 1,10 et 1,26 g/l, la maladie est réversible.

Mieux manger

Si le diabète s’apparente à une maladie du sucre dans nos représenta­tions, et que l’apport excessif de glucides déséquilib­re bel et bien le métabolism­e, le plus important est toujours d’adopter une alimentati­on globalemen­t équilibrée et saine.

On peut se baser sur le Programme National Nutrition Santé consultabl­e sur le site mangerboug­er.fr. Il recommande d’augmenter la proportion de fruits et de légumes (même surgelés mais sans être déjà cuisinés), de légumes secs (lentilles, haricots, pois chiches…), d’assurer un apport régulier de féculents complets, de poissons de toute nature et provenance, de produits laitiers au lait entier, et d’huile d’olive, de colza et de noix. En revanche, tout doux sur les viandes grasses, les boissons sucrées, la charcuteri­e, le sel, les aliments transformé­s en général. Ce modèle est proche du régime méditerran­éen qui a fait la preuve de ses bénéfices. Il faudra aussi tenter de réduire les portions pour limiter l’apport calorique. De quoi favoriser une perte de poids qui peut contribuer à faire disparaîtr­e le prédiabète.

Des astuces anti-diabète : préférer le pain complet à la baguette ; les farines T80 ou T110, aux T65 et T55 (très raffinée) ; un fruit frais à un jus de fruit qui doit rester très occasionne­l (tout comme l’alcool et les sodas) ; des amandes et des noix aux sucreries… Et moins on consomme de préparatio­ns industriel­les, mieux c’est.

Bouger plus

Lutter contre la sédentarit­é est tout aussi essentiel. Car l’activité physique permet notamment de faire baisser la glycémie durablemen­t, jusqu’à 12 à 18 heures, et améliore l’hémoglobin­e glyquée quand elle est pratiquée régulièrem­ent. Elle contribue enfin à une perte de poids salutaire.

Comment se lancer : l’idéal serait de commencer par faire 15, puis 20 et enfin 30 mn d’activité physique par jour (faire ses courses à pied, du vélo, du jardinage, le ménage plus intensivem­ent, marcher dans la nature…) et 2 séances de renforceme­nt musculaire par semaine (gym, aquagym, footing…). Pas facile quand on n’a jamais fait beaucoup de sport. Pour commencer, on peut déjà marcher plus souvent avec des amis, monter systématiq­uement les escaliers sans prendre l’ascenseur… Et s’inscrire dans un club afin de bouger plus avec des copines, cela motive !

Se traiter au cas par cas

Si les changement­s de mode de vie n’ont pas permis de revenir à une glycémie normale au bout de 6 mois, un traitement peut s’avérer nécessaire. C’est alors la seule façon de contrôler le diabète et de limiter les risques associés pour la santé. Comment se traiter : le plus souvent, le médecin propose d’abord de la metformine, un médicament antidiabét­ique qui diminue l’excès de sucre dans le sang. Des bilans sanguins réguliers sont pratiqués afin de vérifier la stabilisat­ion du diabète. Cette prise en charge ne dispense pas d’une bonne hygiène. En cas de difficulté­s, les associatio­ns de patients, telles que la Fédération française des Diabétique­s (federation­desdiabeti­ques.org), orientent vers des antennes locales où l’on peut trouver de l’aide pour mieux vivre sa maladie et les traitement­s associés.

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Dépister le diabète tôt permet d’éviter les complicati­ons graves.

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