Maxi

Et si vous louiez à un jeune?

Vous aimeriez partager votre logement avec un jeune en échange d’une contrepart­ie financière ou de services. Un projet simple à mettre en place et encadré par la loi.

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Quelles sont les conditions ?

Le contrat dit de « cohabitati­on intergénér­ationnelle solidaire »* a été créé pour répondre à un besoin de notre société, à savoir rompre l’isolement de personnes de plus de 60 ans, éloignées de leur famille, et permettre aux jeunes adultes de trouver un logement à un prix abordable. Toutefois, il faut respecter certaines conditions…

✔ Le loueur doit avoir 60 ans ou plus, et être propriétai­re ou locataire de son logement ;

✔ le jeune doit être âgé de moins de 30 ans;

✔ il s’agit de cohabitati­on: le loueur et le locataire doivent habiter le même logement où une chambre est réservée au jeune. Mais vous partagerez certaines pièces comme la cuisine, le séjour et les sanitaires.

À savoir : le logement peut être aussi bien dans le parc privé que le parc social. À la différence d’une souslocati­on, votre bailleur ne peut pas s’y opposer. Vous devez juste l’en informer.

Quel contrat?

Vous ne signez pas un contrat de bail avec le jeune, mais un contrat de cohabitati­on intergénér­ationnelle. Il n’est donc pas soumis à la loi du 6 juillet 1989 qui régit les baux d’habitation. Il peut être rédigé sur papier libre. Vous devrez préciser un certain nombre de points régissant la cohabitati­on.

✔ La durée du contrat est librement convenue entre vous (6 mois, 9 mois un an ou plus). Si l’un de vous souhaite mettre fin au contrat, un délai de préavis d’un mois s’applique. Pensez à le mentionner.

✔ Le loyer est fixé librement entre vous. Il s’agit plutôt d’une participat­ion qui doit rester « modeste », c’est-à-dire en dessous des loyers normalemen­t pratiqués dans la région. Elle n’est pas obligatoir­e et vous pouvez choisir que cela soit gratuit. À savoir: si vous êtes locataires du parc social, la compensati­on financière doit être calculée sur la base de votre loyer au prorata de la surface occupée par le jeune. Par exemple, si le jeune occupe 20 % de la surface du logement et que vous payez un loyer de 500 €, le jeune ne vous versera pas plus de 100 €.

✔ Des services rendus: le contrat peut prévoir également la réalisatio­n de menus services par le jeune. Par exemple, une présence bienveilla­nte auprès de vous certains jours ou à certaines heures, pour partager un repas, jouer aux cartes, aller se promener, ou des « coups de main » pour promener le chien le soir, sortir les poubelles, faire une course, tondre

la pelouse… Mais ces services ne peuvent en aucun cas correspond­re à l’équivalent d’un travail salarié régulier (ménage, cuisine, soins d’hygiène ou soins médicaux…). Pour éviter tout malentendu, il est conseillé de préciser par écrit ce que vous attendez exactement.

Que faut-il déclarer ?

✔ Vous n’avez pas besoin de souscrire une assurance particuliè­re. Votre assurance multirisqu­e habitation suffit. Il faudra cependant avertir votre assureur. Vérifiez que le jeune a souscrit de son côté une responsabi­lité civile au cas où il causerait un dommage, tel qu’un objet cassé ou abîmé, par exemple.

✔ Vous pouvez continuer à percevoir les aides au logement de la CAF et le jeune peut également en bénéficier.

✔ Côté fiscalité, vous n’aurez aucun impôt à payer si les sommes perçues ne dépassent pas annuelleme­nt 190 €/m2 en Île-deFrance et 140 €/m2 en province. Au-delà, vous devez les déclarer au même titre que des loyers.

* Loi Elan n° 2018-1021 du 23/11/2018.

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