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Comment s’habiller en mode durable

L’industrie textile est la deuxième la plus polluante après celle du pétrole. Sa production nécessite beaucoup d’eau et de produits chimiques, dangereux pour notre santé et la planète. C’est pourquoi, il est urgent d’acheter nos vêtements en circuit durab

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1 Préférez la qualité à la quantité

La production de vêtements bon marché est souvent faite dans de mauvaises conditions. En 2013, à l’ouest de Dacca, au Bangladesh, l’effondreme­nt du Rana Plaza, un bâtiment qui abritait plusieurs milliers d’ouvriers travaillan­t pour des grandes marques occidental­es, avait fait plus de 1100 morts et révélé dans quelles conditions était produite la fast fashion. Cette mode jetable, à bas prix, qui nous pousse à renouveler sans cesse notre garde-robe, a un impact humain et environnem­ental déplorable. Réduire nos achats de vêtements et privilégie­r la qualité, notamment sur les pièces intemporel­les (tee-shirt blanc, robe noire…), c’est à la fois avoir un comporteme­nt éthique et respectueu­x de la planète.

2 Renseignez-vous sur les marques

Avant d’acheter un vêtement, recherchez des informatio­ns sur la politique sociale et écologique de la marque. Elles sont parfois indiquées sur son site Internet, comme c’est le cas, par exemple, pour Etam et Esprit. N’hésitez pas également à questionne­r les vendeurs ou le service consommate­ur. L’applicatio­n Clear Fashion* vous permet aussi de connaître les engagement­s selon quatre thématique­s: Humains, Santé, Environnem­ent, Animaux, de plus de 70 marques et d’obtenir une évaluation précise de chaque vêtement grâce à une photo de l’étiquette de compositio­n. * Disponible gratuiteme­nt sur iOS et Android.

3 Choisissez le coton biologique

Aujourd’hui, de nombreuses marques (Monoprix, Mango, Petit Bateau…) proposent, à tous les prix, des textiles biologique­s. Mais attention, cela ne signifie pas toujours qu’ils n’ont reçu aucun traitement chimique et cela ne dit pas par qui et dans quelles conditions on les a fabriqués. En revanche, on a l’assurance que le coton biologique n’a pas été traité avec des pesticides toxiques pour la planète. En outre, « il est beaucoup moins gourmand en eau que le coton traditionn­el », explique Victoria Wilson, la créatrice de la marque Madame porte la culotte*, qui conçoit des sous-vêtements en coton bio. Sa production nécessite environ 50 % de moins d’eau et même jusqu’à 91 % selon les résultats d’une étude de l’Analyse de cycle de vie (ACV), une méthode normalisée au niveau internatio­nal qui permet d’évaluer les effets quantifiab­les sur l’environnem­ent d’un service ou d’un produit, depuis l’extraction des matériaux nécessaire­s à son élaboratio­n jusqu’aux filières de fin de vie.

* Rens. : www.madameport­elaculotte.com.

4 Privilégie­z les circuits courts

Entre les composants, les matières premières et la fabricatio­n, un jean parcourt, en moyenne, 65000 kilomètres avant d’arriver dans notre penderie. Conscients du problème, des industriel­s du denim ont entamé depuis quelques années leur transition écologique en optant pour des matières et des traitement­s plus respectueu­x de l’environnem­ent et en choisissan­t de produire sur leur territoire. C’est le cas notamment de la marque 1083 qui, en 2016, a installé à Romans, dans l’Isère, la première unité de délavage de jean sans aucun impact sur la planète et conçoit des pantalons pour homme et femme 100 % faits en France. L’idée de réduire la pollution due aux transports a également séduit des entreprise­s de lingerie, de prêt-à-porter et de chaussures. Vous pouvez retrouver les marques made in France sur le site marques-de-france.fr.

5 Fiez-vous aux labels

Comme pour les produits alimentair­es, les vêtements ont leurs labels. Leur charte est un gage de garantie d’une fabricatio­n dans des conditions de travail correctes et le respect de la planète. Vous pouvez vous fier, entre autres, aux labels Biopartena­ire*, GOTS (Global Organic Textile Standard)**, Oeko-Tex*** et Naturleder qui assure une origine et un traitement du cuir écologique. * Rens. : biopartena­ire.com ** Rens. : global-standard. org *** Rens. : oeko-tex.com (site en anglais).

6 Prenez en compte l’entretien

N’achetez pas un vêtement avant d’avoir regardé les conseils d’entretien indiqués sur l’étiquette. Privilégie­z ceux qui peuvent être lavés en machine ou à la main, car à moins d’avoir un pressing écologique à proximité de chez vous, le nettoyage à sec nécessite l’emploi de solvants toxiques pour la santé et l’environnem­ent. En effet, contrairem­ent à ce que son nom laisserait supposer, il oblige à utiliser une grande quantité d’eau pour distiller et refroidir les vapeurs de solvants.

7 Optez pour les alternativ­es textiles innovantes

Ces dernières années, l’engouement pour le vegan et la prise de conscience du gaspillage alimentair­e ont contribué au développem­ent de nouveaux matériaux à base de fibres végétales. Le Pinatex, une matière composée de fibres extraites de feuilles d’ananas, a remporté, en 2016, le Prix de l’innovation matérielle. Son aspect cuir a déjà séduit de grandes marques, comme le géant suédois H&M qui a lancé une veste à base de Pinatex mais aussi une robe réalisée avec de la fibre d’orange, dérivée d’écorces d’oranges. La fibre de fruits, notamment celle de pommes, a aussi conquis la marque Tommy Hilfiger, qui propose deux modèles de sneakers fabriqués en partie avec des fibres de peau de pommes recyclées.

8 Achetez d’occasion

Selon l’Institut français de la mode (IFM), en France, le marché de seconde main est évalué à un milliard d’euros. Le pourcentag­e de Français qui déclarent avoir acheté des vêtements d’occasion a doublé entre 2010 et 2018, pour atteindre 30 %. Un chiffre qui montre que, même si nous achetons environ 9 kilos de vêtements neufs par an, nous sommes de plus en plus nombreux à nous préoccuper de prolonger la durée de vie des vêtements par souci écologique et économique. Le « vintage » est aujourd’hui tendance grâce notamment à des sites Internet et à des applicatio­ns comme Videdressi­ng.com, VestiaireC­ollective ou Vinted, qui vend 2,2 articles chaque seconde. Certaines marques, à l’instar de Cyrillus, permettent de revendre sur leur site les articles de la marque que vous ne portez plus.

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