Maxi

On veut des vêtements qui nous ressemblen­t !

On connaît toutes le conseil en image. Toutefois, on ne veut plus simplement changer d’allure, on veut désormais que nos vêtements traduisent ce que nous sommes à l’intérieur.

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Les émissions de relooking, les tutoriels sur Internet, les livres donnant une foule de conseils pour avoir un look parfait… Chacune de nous a pu avoir accès à ces techniques destinées à mieux nous mettre en valeur. Mais aujourd’hui, cela ne suffit plus ! Alors que notre société est traversée par un véritable désir d’authentici­té, on veut se sentir vraies dans nos vêtements.

Un besoin d’authentici­té

Laquelle d’entre nous ne s’est jamais retrouvée devant sa penderie pleine à craquer en se disant qu’elle n’avait rien à se mettre ? Sauf que maintenant, plus question de filer au magasin pour aller faire le plein de vêtements ! Et pas seulement, parce que cela coûte cher ! Mais aussi parce qu’ajouter des chemisiers, pulls, pantalons, robes et autres ne correspond plus à nos aspiration­s profondes. « Aujourd’hui, quel que soit le domaine (alimentair­e, mode, beauté…), nous voulons de moins en moins consommer des biens standards qui sont fabriqués en série, observe Noa Berger, sociologue. Nous sommes davantage à la recherche de quelque chose qui nous ressemble et qui raconte qui nous sommes. En réaction à la mondialisa­tion, qui nous impose les mêmes restaurant­s, les mêmes chaînes de prêtà-porter partout sur la planète, nous avons envie d’authentici­té ! » Et la crise sanitaire que nous venons de traverser a renforcé ce désir d’adéquation. « J’en avais déjà assez de tous les diktats de la mode, affirme Aurélie, 49 ans. Mais je les suivais plus ou moins parce que j’avais l’impression que, sinon, j’allais être décalée à mon travail, mais aussi à la maison, avec mes enfants qui sont de grands ados…

J’avais peur que l’on me trouve ringarde. Quand, après le confinemen­t, je me suis habillée pour la première fois pour dîner chez des amis, j’ai remis un pantalon ajusté et une blouse décolletée que j’avais l’habitude de porter, mais je me suis sentie mal à l’aise pendant toute la soirée. Cet accoutreme­nt, ce n’était pas moi ! »

Comme toute crise, celle engendrée par le coronaviru­s a secoué nos valeurs et nous a poussées à nous interroger sur nos désirs profonds, nos aspiration­s, nos rêves… Avec pour issue, une seule réponse : être mieux en phase avec soi-même.

Fini le relooking classique

Quoi que nous revêtions sur notre corps chaque matin, nous avons tous besoin de nous habiller ! Et nous en avons toutes fait l’expérience : quand nous sommes bien habillées, nous nous sentons mieux que lorsque nous sommes « mal fagotées » ! Reste à définir ce qu’est être bien habillée : arborer un vêtement que l’on trouve beau ? Revêtir une tenue seyante ? Porter un habit dans lequel on se sent soi ?

Pendant longtemps, le conseil en image a permis à celles qui le désiraient de bénéficier d’avis de pro pour déterminer les vêtements les plus en accord avec leur silhouette, leur carnation, leur couleur de cheveux… « Le problème est que l’on part de stéréotype­s et que l’on met les femmes dans des cases, réplique Virginie Mouls, coach en épanouisse­ment personnel. La plupart du temps, le conseil en image part du principe qu’il y a une silhouette parfaite, la fameuse silhouette en 8 (les hanches alignées avec les épaules, une poitrine pulpeuse et une taille très marquée, NDLR.) : les femmes qui n’ont pas cette morphologi­e sont invitées par le coach à rééquilibr­er leur silhouette à l’aide d’astuces pour correspond­re à ce soi-disant idéal corporel : arborer des décolletés pour faire oublier une taille épaisse, mettre des vestes à épaulettes pour attirer le regard vers le haut du corps… Finalement, on invite les femmes à tricher pour se rapprocher de ce qui est censé être la femme parfaite. Cela n’a pas de sens et les éloigne d’elles-mêmes puisqu’on leur donne des clés pour se conformer à une norme ! » Mais alors, vers qui se tourner quand l’envie de changement vestimenta­ire se manifeste ?

« Suite à un burn-out lié à un harcèlemen­t au travail, j’étais en profonde dépression, dévoile Claire, 65 ans. Je m’habillais en noir. Je ne ressemblai­s à rien. Jusqu’à ce que je cherche des solutions pour m’en sortir ! » C’est souvent à la faveur d’un deuil, d’un divorce, d’une dépression, ou après le passage à la dizaine supérieure en termes d’âge, que la nécessité d’un accompagne­ment pour améliorer son image se fait ressentir. Mieux que de se faire dicter « ce qui nous va » et ne « nous va pas », le conseil en image version 2021 propose à chacune d’être actrice de son propre changement.

Être actrice de son changement vestimenta­ire

« Parce qu’elles traversent souvent une période difficile, les femmes qui font appel au relooking ont souvent besoin de reprendre confiance en elles, reprend Virginie Mouls. Avec le conseil en image classique, elles peuvent avoir momentaném­ent l’impression que cela fonctionne, car elles se sentiront mieux habillées et les autres leur renverront un regard plus valorisant. Mais cette confiance risque vite de se fissurer, car elle ne repose pas sur un socle solide. » Pour permettre aux femmes de se sentir vraiment mieux dans leurs vêtements, Virginie Mouls a suivi la formation dispensée par Youmna Tarazi, psychothér­apeute et fondatrice de « S’habiller vrai » (voir encadré), une méthode qui propose aux femmes de trouver ellesmêmes ce qui leur convient en les invitant à se questionne­r sur ce qu’elles ressentent en portant telle couleur, telle matière, telle forme… Claire, qui a suivi cette méthode, goûte encore au changement vécu : « Le contact avec les matières, les couleurs, a réactivité le plaisir en moi. J’ai trouvé ce qui m’allait et je me suis vite sentie mieux, connectée à ma nature profonde. Je me suis sentie vraiment moi ! Ainsi, j’ai pu exprimer peu à peu ce que je souhaitais dans ma vie et je suis passée à l’action : j’ai créé mon associatio­n et aujourd’hui, je suis la plus heureuse des femmes ! »

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On n’a plus envie de suivre une mode, mais de se sentir bien et “vraie” dans ses vêtements.
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Bien choisir un vêtement demande de se reconnecte­r avec sa nature profonde.
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