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Bien traiter les troubles urinaires

Envie d’aller aux toilettes toutes les heures en journée et presque aussi souvent la nuit? C’est vraiment pénible! On brise le tabou et on vous aide à trouver des solutions.

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En France, nous sommes 14 % à souffrir d’hyperactiv­ité vésicale sans troubles neurologiq­ues associés. Surtout en prenant de l’âge. Ce problème d’envies fréquentes d’uriner est presque aussi courant que les migraines, sauf qu’on ose moins en parler… Et donc se traiter. Dommage, car si cette pathologie est bénigne, elle peut avoir de grands retentisse­ments sur la vie quotidienn­e. Pour cette raison, les Pr Véronique Phé et Xavier Gamé ont fait le point sur ce trouble et sa prise en charge, lors du dernier Congrès français d’Urologie.

Pourquoi des envies si pressantes?

De multiples causes peuvent expliquer les envies urgentes répétées. Elles peuvent être neurologiq­ues (maladie de Parkinson ou sclérose en plaques), organiques (tumeurs vésicales par exemple), ou infectieus­es (cystites). Mais il arrive que les examens ne révèlent rien et l’on parle dans ce cas « d’hyperactiv­ité vésicale idiopathiq­ue », avec ou sans incontinen­ce urinaire. Il faudra alors rechercher si le volume de la vessie est un peu plus petit que la moyenne. Le vieillisse­ment vésical, ainsi que l’effondreme­nt des hormones après la ménopause pour les femmes, ou

certaines pathologie­s de la prostate pour les hommes, peuvent aussi en être responsabl­es.

Quand faut-il consulter?

Pas si facile de savoir quand le seuil pathologiq­ue est franchi et le nombre de mictions répétées n’est pas suffisant pour en avoir le coeur net. La réponse à une simple question offre un bon repère préalable : « Quand nous avons envie d’uriner, fautil toujours trouver très vite des toilettes? » Si oui, le tableau évoque bien une hyperactiv­ité vésicale, à vérifier en consultant le médecin traitant dans un premier temps. Il est important de prendre avis quand la gêne devient pénible et entrave les activités du quotidien. Et pour préparer le rendez-vous, on peut tenir un calendrier mictionnel pendant trois jours, en notant les heures de passages aux toilettes et la quantité d’urine éliminée. De quoi repérer une éventuelle consommati­on excessive de liquide (eau, thé, café, tisane…), qu’il sera facile de repenser.

Les facteurs aggravants

La prise en charge s’appuie d’abord sur une approche comporteme­ntale, qui suffit souvent à régler le problème. Il s’agit déjà d’essayer de refréner un peu ses envies pour aller aux toilettes à heures fixes, en allongeant progressiv­ement l’intervalle (sans dépasser les deux heures). On limite également la consommati­on de café et de sodas, de sel et d’épices, ou d’alcool. Perdre quelques kilos en cas de surpoids peut également aider, tout comme la gestion du stress et de l’anxiété. Enfin, la nicotine ayant un effet excitant sur la vessie, l’arrêt du tabac ne peut qu’être bénéfique.

Traiter au cas par cas

La rééducatio­n périnéo-sphinctéri­enne complète bien toutes les améliorati­ons de l’hygiène de vie. Il s’agit de réapprendr­e le réflexe de blocage par le périnée. Et si cela ne suffit pas, une approche médicament­euse peut être proposée: un traitement hormonal par voie locale pour les femmes ménopausée­s, des anticholin­ergiques et bêta-3 agonistes, parfois combinés. Reste la stimulatio­n du nerf tibiale au moyen de petites électrodes, la neuromodul­ation d’une racine sacrée (sorte de pacemaker de la vessie) au moyen d’une interventi­on chirurgica­le, ainsi que la toxine botulique injectée par endoscopie dans le muscle vésical, afin de venir à bout des cas difficiles. À chacun sa solution.

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