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TÉMOIGNAGE «Les produits maison contribuen­t aussi à sauver la planète»

Adepte de la beauté au naturel, Emma s’est lancée dans le « fait maison ». Et en version solide, c’est plus économique et encore mieux pour la planète !

- * Cosmétique­s solides à faire soi-même, d’Emma Saint-André (éd. Eyrolles).

Je l’ai encore préparé récemment et il fait des miracles! Si je suis pressée, je prépare un gommage au marc de café express, prêt en une minute chrono. Pour cela, j’ai seulement besoin de deux ingrédient­s présents dans ma cuisine: deux cuillerées à soupe de marc de café et une cuillerée à soupe d’huile d’olive. Juste avant de prendre ma douche, je mélange ces deux ingrédient­s dans un bol. Et c’est prêt! Le marc de café est un excellent exfoliant pour la peau. Et si économique…

Grâce à mes parents, cela fait déjà vingt-cinq ans que je suis initiée aux produits naturels. Avec eux, sans le savoir, j’ai pris de l’avance : quand j’étais petite, à la naissance de mon frère, ils m’ont annoncé que nous allions manger bio. À l’époque, un tel engagement n’était clairement pas la mode. Moi-même, enfant, j’étais sceptique ! Ni mon frère ni moi n’avons alors compris les enjeux. Pour nous rebeller, nous cachions des « cochonneri­es » – notamment des gâteaux industriel­s et une célèbre pâte à tartiner – dans les tiroirs de notre chambre. C’est plus tard, étudiante, que j’ai renoué avec cette philosophi­e. J’ai fait un BTS en design de produits. J’aimais cela, mais j’avais du mal à supporter la pression. J’ai fini par tomber malade et avoir besoin de partir respirer ailleurs. J’ai décidé de partir pendant presque un an pour penser à autre chose. Avec mon ami, nous sommes partis en Australie. Dans ces grands espaces aux antipodes, j’ai retrouvé un goût profond pour les choses saines et naturelles. Par ailleurs, à Sydney, comme à Paris, je me retrouvais face aux mêmes contradict­ions. L’eau est bleu turquoise et il y a des animaux partout, certes. Pourtant, à côté de cela, il y a des fast-foods dans n’importe quel village et une surconsomm­ation effrénée dans les villes. Cela m’a fait réfléchir à ma façon de vivre. Quand je suis rentrée, j’ai décidé qu’il fallait que je change quelque chose à mon existence pour être davantage en accord avec mes valeurs.

À mon retour, j’ai repris et changé le cours de mes études. Au grand étonnement de beaucoup, j’ai tout recommencé à zéro pour m’orienter… vers la cosmétique. J’avais commencé à lire les étiquettes et à m’intéresser à ce que je mettais vraiment sur ma peau, dans mes cheveux. J’avais envie de revenir à des produits plus naturels, plus sains et surtout faits maison. Clairement, quelque chose devait changer dans ma salle de bains ! Concrèteme­nt, mon idée était de me former pour apprendre à « formuler » et concevoir mes propres cosmétique­s de façon profession­nelle. Ma première année, pas très passionnan­te pour moi, était dédiée à des sujets comme le maquillage ou l’épilation. J’étais aussi en cours avec des élèves bien plus jeunes que moi. Néanmoins, je savais, qu’en deuxième année, je pouvais me spécialise­r en cosmétolog­ie. Mon diplôme en poche, j’ai commencé à travailler pour une marque de maquillage écorespons­able avant de m’installer à mon compte. C’est alors qu’en 2015, j’ai créé un blog, Cuicui-lespetitso­iseaux, dédié à « la vie au naturel ». Il y a un côté citoyen dans ma démarche. L’idée a toujours été de partager mes recettes avec le plus grand nombre, comme mon shampoing solide, entre autres soins économique­s et durables…

Le côté citoyen de ma démarche: partager avec le plus grand nombre

Très vite, je me suis spécialisé­e dans les cosmétique­s solides. Une fois que l’on a quelques produits de base, fabriquer ses propres produits devient facile et rapide. C’est une façon responsabl­e de protéger sa peau comme la planète. Ce que j’aime particuliè­rement avec ces cosmétique­s, c’est qu’il n’y a pas d’eau à l’intérieur. Un gel douche liquide est composé entre 50 et 70 % d’eau. Or, ces produits solides sont beaucoup

plus concentrés et ne conservent que les actifs. C’est de la place en plus et, souvent, un contenant en plastique dont on peut se passer. Cependant, je propose sans rien imposer, car je suis loin d’être parfaite ! J’ai essayé d’arrêter la viande, de ne plus me teindre les cheveux et de n’acheter que des vêtements équitables. Mais certains jours, c’est difficile. J’ai fini par me dire que j’avais le droit d’être imparfaite, de faire quelques écarts, à condition, de manière générale, de faire des efforts. L’audience de mon site et les commentair­es que je reçois m’encouragen­t et me prouvent que ma démarche n’est pas isolée. J’ai même été contactée par une maison d’édition et certains de mes bons plans et recettes sont désormais rassemblés dans un livre* dédié aux cosmétique­s solides. Aujourd’hui, j’essaie surtout de changer mes mauvaises habitudes, afin d’être plus en accord avec moimême. Tout le monde parle du mouvement « zéro déchet », mais je ne suis pas sûre d’y arriver un jour. En revanche, trouver des astuces pour réduire au maximum mes déchets au quotidien, je le peux et je compte bien continuer à le partager ! Emma

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