L’ interview de la semaine
“PERMETTRE AUX FEMMES DE SE RÉINSÉRER GRÂCE AU BIEN-MANGER” Dans cette association, solidarité, durabilité et alimentation de qualité sont indissociables pour le bien de tous !
Quel est l’objectif de Food2rue ?
Nous souhaitons rendre accessible le « bienmanger » via notre restaurant, la Panaméenne, qui privilégie les produits issus de l’agriculture bio et les circuits courts. Nous proposons également une halle alimentaire dans laquelle nous vendons des produits achetés auprès de producteurs et artisans locaux. Pour cela, nous employons des femmes éloignées de l’emploi en leur proposant d’occuper tous les métiers liés à la restauration et à la vente : préparation des repas, achalandage des marchandises… Nous entendons ainsi offrir une solution d’insertion à toutes celles qui ont connu une longue période d’inactivité, de chômage, comme à celles qui ont dû quitter leur pays pour se réfugier en France… Ces femmes ont souvent en commun d’avoir un faible niveau de qualification ; elles ont entre 18 et 65 ans, et sont souvent en situation de monoparentalité. Autant d’éléments qui sont discriminants !
Pourquoi n’employer que des femmes ?
Car elles sont victimes d’inégalités sur le marché de l’emploi ! Et ce, même quand elles sortent d’un parcours d’insertion. Dès lors, il est essentiel de leur proposer un suivi
spécifique : nous les accompagnons aussi pour trouver un logement, déterminer un projet professionnel, définir des formations qualifiantes, réaliser un CV, mais aussi trouver un mode de garde pour les mères de jeunes enfants. Peu à peu, à la Panaméenne, elles réapprennent à voir leur vie rythmée par des horaires et comprennent ce que les employeurs attendent dans le monde du travail. Ainsi, elles reprennent confiance en elles. D’autant que la cuisine est un domaine valorisant : quand les clients manifestent leur plaisir de bien manger, ils le disent, donc c’est encourageant pour elles.
Quels sont vos projets ?
Ouvrir très prochainement un deuxième restaurant avec service en salle : cela nous permettra d’employer douze femmes supplémentaires. Depuis 2018, date de l’ouverture de la Panaméenne, nous avons employé 70 à 80 femmes. Avant 2020, 70 % trouvaient un emploi ou une formation. Depuis 2020, nous sommes plutôt à 60 %, car la crise sanitaire a compliqué les choses pour nos salariées.
Pour en savoir plus : food2rue.org.
« La cuisine est un domaine valorisant. »