Maxi

Que révèle cette étude ? L’ interview de la semaine “UN VÉRITABLE GÂCHIS POURRAIT ÊTRE ÉVITÉ !”

Une étude récente* fait le point sur les produits invendus dans différents secteurs. Un constat s’impose : encore trop de gaspillage !

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Elle montre que les invendus non alimentair­es sont nombreux : ils représente­nt plus de 4 milliards d’euros de valeur marchande. Ils proviennen­t principale­ment de l’obsolescen­ce marketing : le produit est passé de mode (par exemple, des vêtements ou objets de décoration à l’effigie d’un chanteur, du héros d’un film…). Ils sont liés à une montée en gamme, à l’instar des téléphones mobiles, consoles de jeux… ou sont dus à une surproduct­ion planifiée (les entreprise­s produisent plus pour le cas où…). Enfin, certains objets ont un défaut mineur (une rayure, une peinture non conforme…) qui les a rendus impropres à la vente.

Que deviennent ces invendus ?

Près de 40 % partent dans des filières de déstockage qui les vendent moins cher : c’est bien, mais on ignore ce qu’il reste en invendu après ces ventes. Environ 20 % sont donnés, la plupart du temps à des organismes qui les distribuen­t aux associatio­ns en lien direct avec les bénéficiai­res : d’après les profession­nels du secteur, il y a une très forte augmentati­on des dons, ce dont on peut se réjouir ! En revanche, un trop faible pourcentag­e des invendus pour cause de défaut est réparé et plus d’un tiers est détruit. Ces destructio­ns ont un impact environnem­ental très lourd : non seulement, les produits ont

nécessité l’extraction « Les nombreux

de ressources, l’utilisatio­n invendus non d’énergie pour alimentair­es être fabriqués et achereprés­entent plus minés, mais en plus, de 4 milliards ils vont nécessiter à d'euros » nouveau de l’énergie pour être détruits. C’est un véritable gaspillage qui pourrait être évité !

Que préconisez-vous ?

Les entreprise­s ont tout intérêt à produire moins : les changement­s trop fréquents de gamme, les effets de mode et les fonctionne­ments de surproduct­ion systématiq­ues doivent être revus. Il est également temps de réparer davantage et de donner. Détruire des stocks n’est plus une option envisageab­le ! D’ailleurs, la loi anti-gaspillage (AGEC), promulguée en février 2020, interdit désormais la destructio­n des invendus non alimentair­es et oblige à leur réemploi.

* « De la production à la consommati­on responsabl­e », Ademe, nov. 2021.

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Laurence Gouthière, chargée de la lutte contre le gaspillage à l’Ademe

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