ELLES l’ont fait
CARINE, 53 ANS, CARISTE EN MOSELLE (57) LES GENS SONT SURPRIS
« Je fais ce métier depuis 26 ans et je n’en changerai pour rien au monde ! On m’a proposé le poste alors que je travaillais déjà à l’usine, sinon je n’y aurais jamais pensé ni cru être capable de le faire. J’ai passé le CACES, obligatoire pour conduire des chariots élévateurs, et cela m’a donné une grande confiance en moi. Dans mon usine, nous n’étions que 2 ou 3 femmes à faire ce métier au départ, aujourd’hui, il y a autant de femmes que d’hommes, mais c’est loin d’être le cas partout. D’ailleurs, quand je dis ce que je fais à l’extérieur, les gens sont très surpris. Pourtant, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne fassent pas ce métier : c’est la machine qui porte les charges, pas nous ! Je remarque même que les femmes conduisent les engins avec plus de prudence que les hommes ! »
LETICIA, 42 ANS, CONDUCTRICE DE TRAIN DE FRET, DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE (13) UN MÉTIER QUI RECRUTE
« J’étais professeur des écoles en zone d’éducation prioritaire et, au bout de 12 ans, je voulais voir autre chose. Je me suis renseignée sur les métiers qui recrutent, sachant que je voulais quelque chose de technique et intellectuel à la fois, et où je peux être autonome. Je me suis vite arrêtée sur conductrice de train. Je termine ma formation de 8 mois chez Captrain, entreprise spécialisée dans les trains de marchandises. Sur les 14 personnes de mon groupe, je suis la seule femme mais ça ne me dérange pas. Dans les foyers SNCF où je dors, il y a peu de femmes. Les hommes pensent que je suis agent de bord ou contrôleuse. Ils sont plutôt curieux et viennent me parler. La difficulté du métier, c’est que nos trains circulent la nuit et que nous sommes souvent en déplacement. Cela peut être compliqué d’avoir une vie de famille, mais c’est la même chose pour les hommes ! Dans ma famille, on a du mal à comprendre mon choix, surtout d’avoir quitté la sécurité de l’Education nationale. Peu importe, je suis heureuse à la tête de mon train ! »