“Je suis partie avec un petit sac à dos”
ANIA, 35 ANS, RÉFUGIÉE DE LVIV
Elle avait d’abord publié un message bouleversant sur les réseaux sociaux. « Je m’appelle Ania, j’ai 35 ans et un enfant qui, je l’espère, aura 6 ans en juin. » Originaire de Lviv, à 60 km de la frontière polonaise, elle a d’abord fui son appartement, trop exposé, au dixième étage. « À 5 heures du matin, le 24 février, l’armée russe a attaqué toutes les grandes villes de l’Ukraine, y compris ma ville natale, se souvient-elle.
J’ai été obligée de faire ma valise – même pas une valise, juste un petit sac à dos – pour moi, mon fils, mon mari et ma maman.
J’ai dû quitter ma maison, ma ville, et partir sans savoir où ni sans comprendre pourquoi. » Quand elle apprend que la frontière hongroise est ouverte, cette famille doit agir vite. « Mon mari se sentait inutile et a voulu que nous partions en sécurité pour pouvoir se battre, l’esprit tranquille. On a appris à 11 heures que la frontière était ouverte. On a mis 10 heures à parcourir 200 km, tellement c’était embouteillé. Après cette longue route, on a passé la frontière à pied. » Ancienne danseuse au sein de l’association « Les Joyeux Petits Souliers », à Lyon, Ania a été accueillie avec son fils et sa maman par une famille, qui va les héberger le temps qu’il faudra. « J’ai vraiment beaucoup de chance et je ne sais pas qui me la donne, conclut-elle. Maintenant, je veux témoigner et essayer de rejoindre d’autres Français et Ukrainiens qui font de l’aide humanitaire. »