“Je fais bouger les choses à petits pas”

Mathilde, 60 ans

La peur de l’avenir, la colère envers l’inconscience collective (à commencer par les industriels qui ne saisissent pas l’urgence dans laquelle nous sommes), le sentiment d’impuissance (quoi que je fasse, ce ne sera jamais assez) ont provoqué beaucoup d’angoisse en moi ces derniers temps. Je ne supportais plus cette inaction des autres ou les remarques de mon entourage sur mon mode de vie minimaliste. Il m’a fallu consulter pour comprendre ce que les enjeux écologiques, climatiques, soulevaient en moi. En quoi ils entraient en résonance avec mon histoire, mes valeurs, mes blessures. J’ai accepté mes émotions, mais aussi mes limites. Je ne peux pas changer le monde, juste mon monde autour de moi, par petits pas successifs. Mon voisin s’est mis à faire son jardin, sur mes conseils. Une amie a arrêté d’acheter des vêtements à tout va, depuis que je lui ai fait découvrir les friperies. Une autre a accepté de faire du troc avec moi. Les choses bougent, même si cela ne se fait pas toujours à la vitesse où je le voudrais !

L’avis de la psy

Mathilde a demandé une aide extérieure et mené un vrai travail d’introspection pour comprendre ce que cette situation pouvait raviver comme traumatismes anciens, c’est très courageux de sa part. Elle a ainsi effectué une prise de distance pour retrouver sa juste place. Aujourd’hui, elle est dans une posture d’humilité, se satisfait des petites choses accomplies plutôt que de regarder ce qu’il reste à faire et se décourager. Sans dire aux gens comment agir, elle sensibilise son entourage en étant elle-même un exemple qui donne envie : bravo ! Elle pourrait encore travailler sur son impatience. Lâcher prise sur ce que l’on ne peut contrôler est en effet salvateur.