Maxi

3 questions à

- Charline Schmerber, psychoprat­icienne, spécialist­e des éco-émotions et auteure de Petit Guide de survie pour éco-anxieux (éd. Philippe Rey)*.

Comment se cristallis­e ce sentiment d’impuissanc­e ?

Il est souvent renforcé par des informatio­ns que nous lisons (rapport scientifiq­ue du GIEC, par exemple) ou des situations que nous vivons (épisodes de canicule et de sécheresse pendant l’été…). Les enjeux écologique­s se rappellent alors à nous violemment : on n’est plus dans une hypothèse, mais bien dans le réel et il y a urgence à agir. Le découragem­ent peut alors s’installer, devant l’ampleur de la tâche. On peut également se sentir en colère face à l’inaction des décideurs politiques ou avoir le sentiment d’être incomprise par son entourage, plus détaché de ces questions.

Comment le dépasser ?

La première chose à faire est de réaliser que l’avenir de la planète ne dépend pas que de soi. En réalité, nous pouvons impulser 25 % du changement : le reste est dans les mains des gouverneme­nts et des entreprise­s. Ne portons pas tout sur nos épaules ! Prenons du recul, multiplion­s les petits gestes à notre niveau (c’est déjà très bien !) et soyons dans une démarche de changement, pour se préparer aux évolutions futures qui risquent d’arriver.

Que faire pour se sentir mieux psychologi­quement ?

D’abord, il faut lâcher la culpabilit­é, car ce sentiment désagréabl­e empêche d’avancer. À titre individuel, il suffit ensuite de renforcer ce que l’on fait déjà. On peut calculer son bilan carbone, par exemple, sans se mettre des objectifs démesurés, et aller vers des initiative­s nouvelles. Enfin, je conseille de partager et agir avec d’autres. L’action collective est un vrai levier pour sortir de l’impuissanc­e qui peut nous rattraper par vagues, et entrevoir des solutions.

* Rens. : solastalgi­e.fr.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France