CHRISTOPHE MAÉ Le goût du bonheur
Après trois ans d’absence, le chanteur de 47 ans revient avec C’est drôle la vie, un sixième album, solaire et intime.
Il paraît que c’est votre meilleur album…
Christophe Maé. En tout cas, c’est certainement le plus autobiographique. Le fil rouge de l’album est le Cap-Vert où j’ai rencontré la chanteuse Ceuzany. Il y a des instruments très organiques comme l’accordéon, la contrebasse, l’harmonium et le cavaquinho cap-verdien, une toute petite guitare. Dans cet album, je parle de l’essentiel, de l’urgence de vivre, de la fragilité de la vie et la nécessité d’en profiter. De nature pudique, je fais une sorte de thérapie au travers de mes chansons.
Pourquoi le natif de Carpentras que vous êtes est-il autant attiré par l’Afrique ?
C. M. Mon père est un grand mélomane. À la maison, on écoutait aussi bien Aznavour et Brel, que Cesária Évora, ou encore des artistes congolais. Il y a dans cette musique un côté charnel, instinctif, presque hypnotique, qui m’a toujours touché. Dans mon premier album, il y avait déjà des influences afro-caribéennes. Et puis, j’ai besoin de voyager. C’est ma conception de la musique.
Vous avez chanté Il est où le bonheur ? Vous semblez doué dans ce domaine…
C. M. J’ai une nature optimiste, mais ça se travaille. Depuis des années, je suis à l’affût de ce qui me fait du bien. Ce qui est vital pour moi, c’est d’être en famille, avec mes enfants autour d’une table.
Marcel, votre fils, qui figure sur la pochette de l’album, préfère le foot à la musique. Pas trop déçu ?
C. M. Son frère Jules aussi. Ils sont de cette génération qui a été portée par la Coupe du Monde. Le foot et la musique ont un point commun : celui de rassembler. Je me sens utile à rassembler des gens d’horizons différents. L’année dernière, j’ai fait 120 dates, joué devant 500 000 personnes. C’était extraordinaire ! Pendant deux heures, ces personnes étaient traversées par les mêmes émotions.
Dans l’album, vous chantez Ma femme me saoule. Comment l’a pris Nadège, votre épouse depuis vingt ans ?
C. M. C’est une déclaration d’amour. Ce sont souvent les gens que nous aimons le plus qui nous énervent le plus. La vérité, c’est que je dois la saouler encore plus ! Elle me porte depuis les débuts. À l’aube de la trentaine, on squattait une chambre de bonne. J’ai failli renoncer, mais elle m’a soutenu. Elle a révélé une force en moi que j’ignorais.