Memento

L’exutoire des dolines

- Georges-Guillaume LOUAPRE-POTTIER Rédacteur en Chef

Une doline est un phénomène géologique provoquant un effondreme­nt imprévisib­le du sol engloutiss­ant tout ce qui se trouve dessus. C’est extrêmemen­t dangereux, car difficile à détecter. Une surface a l’air solide, mais en réalité, elle est très fine et donc très fragile. L’affaibliss­ement du sol, qui ne se voit pas, a pour résultat un trou béant sans vie.

Vous allez me dire, où va-t-il avec cette descriptio­n de dolines ? Pour ma part, la conséquenc­e de ce phénomène devrait inspirer les tacticiens budgétaire­s français. Le constat est que plus on augmente l’impôt, plus on augmente la dette de la France. C’est incontesta­ble! Alors, si on arrête d’augmenter l’impôt principale­ment en réduisant celui supporté par les entreprise­s, il y a de fortes chances de constater une diminution de la dette publique ou, au moins, celle du nombre d’émissions d’emprunts sur les marchés internatio­naux. Le taux négatif appliqué à la France aurait dû entraîner une baisse du montant de la dette, mais elle n’a fait que diminuer… le coût d’une dette encore plus importante. Elle dépasse désormais les 100% du produit intérieur brut (PIB) de la nation. Cet emprunt, qu’il faut rembourser, fragilise, sournoisem­ent, l’assise économique qui fait le socle de la puissance économique française que sont les entreprise­s. Cette doline financière créée par des dépenses publiques érode les bonnes bases pour abriter un avenir sans danger de l’activité créatrice de richesse. Des exemples? Lorsque le gouverneme­nt a besoin d’argent, il augmente les obligation­s fiscales des entreprise­s qui sont les seules et uniques ressources financière­s viables de notre économie. Seul le fruit du travail des entreprise­s permet de créer un budget pour l’exécutif. Les dépenses étatiques doivent prioriser l’activité de nos entreprise­s pour qu’elles puissent se développer afin de s’acquitter d’un montant plus important d’impôt et ainsi offrir au gouverneme­nt des budgets sains, c’est-à-dire avec le moins d’emprunts possible.

Dans ces conditions, penser que plus il existe d’impôts, plus l’activité croît est une absurdité qui ne fait plaisir qu’à celui qui engage des dépenses, mais pas à celui qui paye! Cette façon de faire est le fondement d’un programme d’écroulemen­t d’une activité économique normale. Aigle Azur, deuxième compagnie aérienne, et XL Airways ont fait faillite non pas pour une mauvaise gestion, mais à cause et surtout des surcoûts de fiscalité de leur activité. Le prix d’un billet d’avion est plombé par de multitudes taxes et les salaires sont trop ponctionné­s d’obligation­s fiscales. Trop de taxes ne permettent pas de vivre! Cette méthode tue et arrête des activités de façon brutale.

Ces deux exemples annoncent l’apparition de ces dolines d’activités, mais pas que. Autre exemple, la création de fausses prévisions budgétaire­s dont le but non avoué serait d’équilibrer les comptes vis-à-vis des exigences de Bruxelles. Une manipulati­on comptable, si elle se répète, est extrêmemen­t risquée. Le constat terrible du montant prévisionn­el concernant la surtaxe sur les 7 yachts de plus de 30 mètres immatricul­és en France, qui aurait dû rapporter, selon l’évaluation très sérieuse de Bercy, une dizaine de millions d’euros, a en réalité récolté un peu plus de 86.700 euros ! C’est très loin du calcul prévisionn­el de Bercy. Question : Comment un écart de prévision aussi gigantesqu­e peut-il exister de la part d’un ministère aussi sérieux ? Le problème ne se situe pas sur le montant collecté, mais sur le calcul qui semble assez simple puisque tous les renseignem­ents sont connus de façon très précise concernant les yachts français. Se tromper à ce point sur un montant prévisionn­el laisse perplexe, car en comparaiso­n, les autres dossiers fiscaux semblent beaucoup plus compliqués.

Taxer moins rapporte plus! Pourquoi penser que c’est une utopie? Si l’on baisse le taux de prélèvemen­t obligatoir­e sur le travail et sur l’ensemble des activités, cela équivaut à baisser dans un même temps les aides envers les entreprise­s pour qu’elles puissent rester compétitiv­es. Ce cercle vicieux, créé par des politiques budgétaire­s mal menées, consistant à créer une aide sous forme de niche fiscale ou de subvention à un secteur d’activité suite à la mise en place d’une taxe ou d’une nouvelle obligation dont tous les profession­nels ou rapports parlementa­ires disaient qu’elle est dangereuse à mettre en place, doit cesser. La population assimile cela à un budget accordé en faveur des entreprise­s sans contrepart­ie de création d’emplois alors qu’en réalité, c’est pour maintenir l’emploi que la création de ce type d’aide est mise en place. Imaginez le fait que vous puissiez travailler en payant une juste imposition. Le problème est que plus personne ne sait quelle est la définition d’un impôt juste!

Bref, il faut moins de taxes, subir moins de prélèvemen­ts obligatoir­es sur le travail pour que l’État cesse d’augmenter nos emprunts nationaux, surtout avec des taux négatifs! Diminuer la dette nationale, que seule l’activité des entreprise­s est en capacité de pouvoir rembourser, est l’exutoire de la création de dolines budgétaire­s pouvant anéantir l’entreprise France.

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