LAURENT GOUTARD
DIRECTEUR DES RÉSEAUX AFMO DE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Directeur des réseaux AFMO de la société générale
Récemment nommé directeur des réseaux bancaires internationaux, région Afrique, bassin méditerranéen et outre-mer (AFMO) de la Société Générale, dont fait partie la Banque Française Commerciale Océan Indien (Réunion et Mayotte), Laurent Goutard était de passage à La Réunion. Rencontre exclusive avec Le Mémento.
Le Mémento : Laurent Goutard, vous êtes depuis le 1er juillet directeur des réseaux bancaires internationaux, région Afrique, bassin méditerranée et outre-mer, de la Société Générale. En quoi consiste votre mission ?
Laurent Goutard : Ma mission consiste à gérer nos réseaux dans une vingtaine de pays, principalement des pays d’Afrique, mais aussi les départements et territoires d’outre-mer. Ce sont des pays, des territoires, des départements sur lesquels le groupe Société Générale a une présence historique et une visibilité forte, comme à La Réunion où la BFC est une banque connue et très intégrée, et qui, par ailleurs, ont des potentiels de croissance importants.
Pour le groupe Société Générale, il est important de pouvoir compter sur des relais de croissance diversifiés tant d’un point de vue géographique que des activités : l’Europe est une région où le groupe dispose d’un positionnement fort, mais c’est également une zone de croissance plus faible. La banque d’investissement est soumise à de fortes pressions réglementaires, et le groupe a besoin de relais de croissance qu’il va aller chercher d’une part en Europe centrale et en Europe de l’Est, mais également sur la région Afrique et Outre-Mer, au sens large, et dans des métiers spécialisés comme l’assurance, la location longue durée de flotte de véhicules, le leasing. Il faut s’appuyer sur la dynamique des équipes en local pour développer ces fonds de commerce.
Le Mémento : Quelles sont les raisons de votre venue à La Réunion ?
L. G. : J’ai pris mes fonctions il y a trois mois, et j’ai commencé à faire le tour des implantations les plus importantes. Je voulais visiter la partie que je qualifie d’Afrique Australe/ océan Indien, en passant d’une part à Madagascar, et d’autre part à La Réunion qui est un point important de notre dispositif. Je n’étais jamais venu dans l’île et voulais comprendre les grandes dynamiques de l’économie locale, rencontrer les clients, discuter avec les équipes sur leurs projets.
Au travers de ce que j’ai pu voir, la BFC OI s’inscrit dans la dynamique qui est celle du groupe Société Générale aujourd’hui, tournant autour de l’innovation. Rien ne remplace les visites sur le terrain pour voir comment s’opère les transformations et les évolutions. La banque est dans un monde qui bouge énormément. Les nouvelles technologies, les nouvelles approches, les nouveaux besoins des clients nous amènent à transformer notre modèle.
Le Mémento : Quelles sont vos premières impressions de la Banque Française Commerciale de l’Océan Indien ?
L. G. : Je viens d’arriver à La Réunion, mais je connais Ridha Tekaïa, le directeur général de la Banque Française Commerciale Océan Indien, avec qui j’ai travaillé en République Tchèque. Je connais également les métriques de la banque, son histoire, son actionnariat, et son ancrage dans le pays. J’observe que cet ancrage est fort, et que le nom BFC est un nom qui porte, aussi bien à La Réunion qu’à Mayotte, où nous avons une part de marché que l’on pourrais qualifier de “dominante”.
Je constate également que bien qu’on soit sur un territoire français, on sent une dynamique de croissance qui est plus forte et plus marquée que celle qu’on peut avoir en Métropole. Il y a peut-être des effets de rattrapages qui entrent en compte, notamment autour de gros projets d’infrastructure. Il y a enfin une dynamique régionale importante de croissance autour de La Réunion avec Madagascar, le Mozambique, l’Île Maurice, qui est favorable et porteur de croissance.
Le Mémento : Quels seraient les services à améliorer par rapport à la Société Générale ?
L. G. : La BFC a les mêmes défis que ceux que l’on peut avoir en Métropole et dans tous les pays “matures”. Il faut que l’on réussisse à dématérialiser et à digitaliser tout ce qui est à “moindre valeur ajoutée” : la banque classique et les opérations du quotidien, afin d’apporter à la fois une qualité de service, de la rapidité et de l’efficacité au client, et de permettre à nos agents de se recentrer sur les expertises : le crédit, la protection de la famille avec tous les produits d’assurance, les produits d’épargne, l’accompagnement des entreprises dans le développement de leurs activités aussi bien sur le marché intérieur qu’à l’exportation.
Le Mémento : Quels sont vos projets pour La Réunion et pour Mayotte ?
L. G. : À La Réunion, nous avons des équipes de management, des collaborateurs compétents et des équipes de qualité qui conduisent les projets. Je m’appuie sur eux. Notre ambition est d’arrimer la BFC dans l’environnement du groupe Société Générale, pour élargir l’offre que nous pouvons proposer à tous nos clients: particuliers, professionnels et entreprises.
Sur le plan local, il y a de nombreux projets de rénovation d’agences, de création de nouveaux services, etc. À Mayotte, où nous sommes la première banque de l’île, nous voulons garder cette présence forte et continuer à avoir une banque efficace.