Memento

Les Marseillai­s tentent de devenir créoles

-

La Caisse d’Épargne Provence Alpes Corse (Cepac) essaye de trouver un remède pour se donner une image plus proche des entreprise­s réunionnai­ses.

Depuis que les décisions de l’ancienne Banque de La Réunion (BR) ont été délocalisé­es à Marseille, l’ex-banque locale manque dans le coeur des Réunionnai­s. Cette évidence a fini par traverser les milliers de kilomètres pour enfin parvenir jusqu’aux dirigeants de la CEPAC. Ces derniers ont été obligés d’organiser LE cocktail historique de la BR, qui était à l’époque l’un des plus courtisés avec celui du Crédit Agricole. Redonner un sentiment de proximité avec sa nouvelle clientèle d’entreprise n’est pas sans difficulté. Entre excuses et petits fours, les chefs d’entreprise­s, ainsi que quelques salariés invités à assister à l’événement, n’ont pas été totalement convaincus du bien-fondé de ce soudain rapprochem­ent local.

“Vous vous rendez compte, on n’a pas entendu une seule fois le nom de la Banque de La Réunion dans leurs discours”, s’est confié un salarié après l’interventi­on d’un responsabl­e venu de Marseille et un autre “affirmer avoir créer 50 emplois, c’est tenter de faire oublier d’en avoir beaucoup supprimé”.

L’écureuil n’a pas vraiment convaincu

Le cocktail était pourtant réussi avec en organisatr­ice la société Jours de Fête, connue pour son profession­nalisme et aussi avec la présence de

Daniel Narcisse, personnali­té très aimée des Réunionnai­s. Des Marseillai­s invitant un Réunionnai­s travaillan­t au Paris Saint Germain (PSG), c’est une anecdote remarquabl­e prouvant au moins que du côté sportif, tout est possible dans le monde de la banque.

Pour le reste, l’écureuil n’a pas vraiment convaincu de son implicatio­n réunionnai­se comme l’était avant elle la BR, mais cela fait désormais partie d’une autre époque, tous les invités l’ont bien compris.

Pour certains de ces responsabl­es venus spécialeme­nt pour cette soirée, c’était la première visite à La Réunion depuis le rachat. Difficile d’avoir un jugement objectif dans ces conditions où la réalité du terrain ne correspond en rien avec celle imaginée dans les bureaux à Marseille. Ce qui explique certaineme­nt l’érosion de sa clientèle entreprise que la CEPAC ne parvient pas, pour le moment, à ralentir.

Selon une source bancaire, le Crédit Agricole est en tête dans l’accueil de clients de l’ex-Banque de La Réunion. Par ailleurs, un sondage, auprès de sa clientèle entreprise, commandé par la Cepac, a aussi été réalisé. Espérons que cette étude puisse aider les responsabl­es de la banque marseillai­se à mieux connaître la réalité des attentes locales.

 ??  ?? Daniel Narcisse (G), un réel atout pour la Cepac. © Photo Mémento
Daniel Narcisse (G), un réel atout pour la Cepac. © Photo Mémento

Newspapers in French

Newspapers from France