Les risques pesant sur les exportations
A partir du 14 décembre 2019, et malgré la mobilisation des professionnels réunionnais, l’Union européenne imposera un double contrôle, au départ comme à l’arrivée, de fruits et fleurs en provenance de pays tiers, dans l’objectif d’éviter l’introduction de parasites et autres nuisibles sur le continent.
“Si l’objectif est louable, il est pour le moins incongru que La Réunion, département français, reconnue comme région ultrapériphérique par l’Union européenne, soit traitée comme un pays tiers”, s’est étonnée la sénatrice Nassimah Dindar. “Cette obligation va pénaliser les exportations de nos fruits, notamment le letchi et la mangue, qui, de plus, se concentrent sur la fin de l’année. Et ce, alors même que les collectivités locales, Département en tête, favorisent la diversification de l’agriculture et soutiennent les exportations vers la France métropolitaine depuis plusieurs années, afin de faire connaître et reconnaître la qualité exceptionnelle des produits agricoles réunionnais”, a-t-elle lancé au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Selon la sénatrice, ce double contrôle est irréalisable, en l’état actuel des effectifs déployés sur le département. Même si seuls 5% des 2000 tonnes exportées en fin d’année étaient contrôlés, il faudrait, selon les estimations des professionnels de la filière, l’équivalent de “18 contrôleurs à temps plein alors que les effectifs actuels sont au nombre de 3 ! Et, comme l’absence de double contrôle équivaut à une impossibilité d’expédition, cette mesure, si elle était appliquée en l’état, revient à condamner les exportations réunionnaises, avec des répercussions évidemment négatives sur l’emploi”, prévient Nassimah Dindar.