Et si on s’écoutait activement ?
Lors d’un échange un peu houleux,
une collègue et moi n’étions pas d’accord sur la façon de résoudre un
problème…
A bout d’arguments, je conclus: “de toute façon, tu ne m’écoutes pas” ! arrêtant net le débat, sans que nous ayons trouvé une solution efficace pour l’entreprise. Pas très pertinent !
Contrariée par mon emportement improductif, je me suis interrogée sur les raisons profondes de ma réaction : qu’est ce que j’aurais aimé qu’elle écoute ?, pour quelles raisons est-ce que je suis restée campé sur mes positions ?, quel était l’enjeu pour moi,pour elle ? En fin de compte, pour quoi lui faire porter la responsabilité de l’issue stérile de notre échange ?
On parle beaucoup de l’importance d’avoir une écoute active avec ses collaborateurs, ses collègues et de la capacité du manager à écouter les autres. Et si nous utilisions cette aptitude pour s’écouter activement soi-même ? Aller à la rencontre de ses intentions profondes, de ses émotions, de ses croyances… bref, de mettre à jour quelques une de nos vérités.
Utiliser les outils de l’écoute active appliqués à soimême devient donc un moyen denourrir une réflexion intéressante sur soi et apporter un éclairage pour une meilleureconnaissance de soi voire même une meilleure conscience de soi.
Pour autant, l’exercice n’est pas si simple. Sur la base de mon expérience, appréhender cette démarche suppose d’adopter certains postulats :
• Primo, d’avoir une certaine ouverture d’esprit et mettre son ego de côté. Car cela implique d’avoir la volonté (et parfois) le courage de se remettre en cause ou d’admettre d’être imparfait.
• Deuxio, de porter un regard objectif et honnête sur soi-même, d’avoir ce détachement émotionnel qui permet de prendre du recul et d’appréhender les situations sous un autre angle.
• Tertio, point primordial, de porter un regard bien veillant et sans jugement envers soi-même. Il ne s’agit pas ici de se flageller mais de comprendre ses motivations, ses intentions, ses actes et ainsi d’adapter, de modifier ses attitudes ou tout simplement d’en prendre conscience.
Dans mon cas précis, j’ai pu reprendre un échange constructif avec ma collègue et trouver une solution plus productive à notre problème. Mais surtout cela m’a permis de préserver une bonne qualité relationnelle ; une intention essentielle en tant que manager d’équipe.
Entretenir de bonnes relations avec soi-même n’est il pas déterminant pour maintenir de bonnes relations avec les autres ?