LA RÉUNION EST-ELLE PRÊTE POUR LA RÉVOLUTION?
Tous les ans, Orange organise son très prisé “Orange Business Tour”. L’occasion pour les professionnels de s’informer sur les dernières nouveautés technologiques que propose l’opérateur, mais aussi des services qui en découlent. Et sans surprise, la 5G était à l’honneur pour cette édition 2019.
C’était l’effervescence. Geeks, spécialistes, patrons de TPE/PME ou encore simples curieux, tous se sont donné rendez-vous à l’hôtel Mercure Creolia où s’est tenu pendant deux jours l’Orange Business Tour - “l’OBTour” dans le jargon. Un rendez-vous organisé par l’opérateur téléphonique Orange à destination de ses clients entreprises afin de leur présenter les nouveautés technologiques actuelles et les nouveaux services.
20,4 MILLIARDS D’IOT. Si cette édition 2019 était placée sous l’égide de “Voyage dans la DATA”, la cinquième génération de réseau mobile, la 5G était elle aussi omniprésente sur les lèvres et les stands. “Tout simplement parce que c’est cette 5G qui va faire exploser la DATA”, explique Franck Rabourg, directeur Orange Entreprises Réunion-Mayotte. “Actuellement, 70% de la data dans le monde sont générés par les particuliers, les 30% restants étant émis par les entreprises et les collectivités. Mais d’ici à 5 ans, ce chiffre sera totalement inversé”, reprend-il.
Car, le déploiement de la 5G en France, comme ailleurs en Europe et dans le monde, va entraîner avec lui, inexorablement, le déploiement de milliards d’objets connectés. Du simple capteur à la voiture autonome, ces objets connectés sont estimés à plus de 20,4 milliards d’ici 2020 (dont 12 milliards rien que pour le grand public). Et 2020, c’est demain.
UNE RÉVOLUTION POUR LES ENTREPRISES. “C’est en cela que la 5G représente une réelle technologie de rupture et une décision politique importante”, analyse Franck Rabourg, “pour tous les enjeux qu’elle englobe”. Avec ce nouveau réseau – qui, rappelonsle, promet 10 fois plus de débit que l’actuel 4G, 10 fois moins de temps de latence et 10 fois plus de capacité de densité –, la data va exploser. C’est à la fois un enjeu sociétal que de répondre aux besoins des citoyens, mais aussi un enjeu politique, puisque les entreprises, “quelque que soit le secteur, pourront s’appuyer sur ces technologies pour améliorer leurs services, leur process, et leur expériences salariés et clients”, affirme Franck Rabourg.
Il existe aussi un enjeu technologique, qui demande une forte capacité d’ingénierie, de sécurisation des réseaux et d’apporter le réseau adéquat à chaque région. “Orange a fait ce choix d’excellence, comme il le fait depuis toujours”, poursuit encore Franck Rabourg. Et la sécurisation du réseau 5G est bien évidemment au centre de la réflexion.
LOGIQUE MATHÉMATIQUE. Alors que la 5G se déploie petit à petit en Europe, l’Allemagne, l’Italie et la Suisse ayant déjà adopté cette nouvelle technologie, la question de la sécurité est omniprésente. Si certains, comme les États Unis, s’inquiètent d’espionnage industriel par le fabricant Huawei (Chine)*, c’est surtout la multipli-
cation des objets connectés, qui augmente, de fait, le risque de piratage et d’espionnage. “Plus il y a de données, plus il y a d’objets, plus il y a de risques”, concède Franck Rabourg. C’est mathématique.
Mais Orange l’assure, tout est fait pour renforcer la protection sans pour autant fermer l’accès à cette technologie prometteuse. Et “prometteuse” est bien le mot. Car, si actuellement l’île de La Réunion connaît depuis plusieurs mois des tests de la 5G sur le territoire de la ville de Saint-Denis, “il faut faire attention à ne pas aller trop vite à ce sujet et rester dans l’équilibre”, nuance Franck Rabourg.
LA 5G, C’EST À MOYEN TERME. Certes, l’opérateur s’affiche comme un précurseur avec ses différentes expérimentations dans six villes différentes partout en France, mais il se forme encore, teste et expérimente. “2020, c’est demain, mais plusieurs points législatifs – notamment l’attribution des fréquences par l’Arcep – restent encore à régler et cela va prendre du temps”, reprend le directeur Entreprise Orange RéunionMayotte. Parler de la 5G, c’est en réalité parler du moyen terme (3-5 ans, à venir).
La 5G démarre tout juste : l’Arcep en a dévoilé la norme il y a seulement quelques mois, et les usages sont encore à découvrir, à inventer même. “On parle désormais de zeta octets, c’est-à-dire mille milliards de milliards de téra octets”, s’exclame Franck Rabourg. “Les data que va générer la 5G équivalent à une manne incroyable de business et tout ce que ce réseau va permettre est encore inconnu tant les possibilités sont infinies”.
Indéniablement, la data sera “l’or noir” de demain (lire par ailleurs), “utilisée par les entreprises pour faire mieux, pour faire plus, pour faire bon et juste, et faire différemment, de manière innovante”, reprend le directeur. Orange a pour cela déjà préparé le terrain, la 5G venant agglomérer ce qui est déjà existant : le réseau FFTH (fibre optique), “avec un territoire qui sera 100% fibré d’ici 2020, et le 1er entièrement iotisé grâce au réseau basse fréquence LORA lancé en 2018”.
Actuellement, 70% de la data dans le monde sont générés par les particuliers, les 30% restants étant émis par les entreprises et les collectivités. Mais d’ici à 5 ans, ce chiffre sera totalement inversé