POURQUOI AUTANT D’IMPOSITIONS FISCALES ?
Qu’il s’agisse d’importer ou d’acheter une voiture sur place, à Maurice, les deux processus ont un coût assez conséquent. Par exemple, il faut compter en moyenne Rs. 120 000 roupies de taxes douanières dans le cadre de l’importation d’une auto, en plus des 15 % de TVA, sans parler du droit d’accise à l’importation, variable quant à lui. L’achat sur place n’est pas mieux loti avec divers frais payables auprès du National Transport Authority. Pourquoi l’automobile tombe-t-elle sous le coup d’une telle fiscalité à l’île Maurice, en sachant que le salaire local moyen est de 19 889 roupies ?
MARCHÉ AUTOMOBILE MAURICIEN
DES VOITURES D’OCCASION IMPORTÉES TRÈS CHÈRES : POURQUOI ? Depuis le 1er novembre 2016 et pour être en conformité avec les recommandations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le prix des véhicules de seconde main importés à Maurice tombe sous le coup de deux modifications : le changement du système d’évaluation de la Mauritius Revenue Authority (MRA), qui a conduit à une hausse des frais douaniers et l’abolition de la taxe carbone sur ces types de véhicules.
À cela s’ajoute une fiscalité automobile basée sur deux types de taxation : le taux de droit d’accise (différent des droits de douane) générale applicable aux véhicules importés de tous les pays étrangers et le taux préférentiel applicable aux véhicules importés de pays ayant conclu des accords commerciaux avec Maurice comme c’est le cas, par exemple, avec le Japon. La taxation dépendra des particularités de l’accord, il peut dans certains cas être réduit, voire annulé.
Aujourd’hui, selon la MRA, la valeur des véhicules d’occasion importés et soumis aux droits d’accise est calculée en fonction de la valeur des véhicules identiques précédemment importés sans les frais de transport, autres frais et taxes y afférents et sans les assurances payables à l’arrivée.
QUID DES VOITURES NEUVES ? Pour la seule année 2018, Maurice a compté 11 000 voitures neuves enregistrées, réparties entre de 70 marques, or, les professionnels s’alarment devant la baisse de plus en plus évidente du nombre de véhicules de première main qui trouvent preneurs. Si le Japonais Nissan a réussi à sortir son épingle du jeu jusqu’à devenir l’un des leaders sur le marché, ce n’est pas le cas de tous les constructeurs, comme le soulignait Eric Leal, CEO de Leal, il y a quelques années déjà : “Notre secteur est régi par des lois (…) qui (…) sont aussi quelques fois mal interprétées et donnent lieu à toutes sortes d’abus”. Par-là, il faisait référence à des lois liées à l’importation au niveau de la douane.
“L’automobile est taxée à Maurice et je pense qu’elle restera toujours fortement taxée (…)”.
UN BUDGET 2019-2020 EN FAVEUR DES VOITURES HYBRIDES ET ÉLECTRIQUES ! Présenté le 10 juin 2019 par Pravind Jugnauth, Premier Ministre et ministre des Finances de l’île Maurice, le budget 20192020 a mis en avant des facilités fiscales pour les futurs propriétaires de véhicules hybrides et électriques. Parmi celles-ci, il est prévu que droits d’accise sur les voitures électriques de plus de 180 kilowatts (KW) passent de 25 % à 15%. Cela pousserat-il les Mauriciens à se tourner davantage vers le marché des voitures plus écologiques ? Le temps nous le dira, en sachant que pour l’heure, les SUV ont plutôt la cote… Tous comme les Mauriciens, le marché automobile local continue à évoluer, à s’adapter à l’air du temps. Reste à savoir comment les futures décisions du gouvernement permettront aux consommateurs et aux professionnels de profiter d’une fiscalité moins pesante…