Le manque de mélanopsine
Les politiciens ont-ils pu se rendre compte du coût du travail français ? Toutes ses aides, pour éviter les licenciements, peuvent-elles faire préférer une baisse des taxes afin de favoriser l’emploi ?
À l’image de la Convention Citoyenne pour le Climat, la façade est bien faite, un institut qui sélectionne des candidats au hasard et le résultat est jusque-là bien fait. Mais lorsqu’on lit que « Des spécialistes du dialogue citoyen accompagnent ces échanges, sans les influencer », vous commencez à comprendre. Des spécialistes ? Ont-ils orienté les débats ? Privilégié des sujets ? Le tout sans aucune influence… juste une direction. Le rapport final semble n’avoir pas vécu la crise Covid-19 ! À l’exemple de solutions climatiques comme rouler moins vite, 110 plutôt que 130 km/heure sur l’autoroute, qui n’a finalement pas été retenue. Cette proposition citoyenne aurait permis assurément aux Gilets Jaunes de réapparaître sur les routes françaises sans évoquer le fait que la voiture en France n’est pas le principal pollueur. Est-ce que l’on nous prend pour des pantins ? La réponse est sans aucun doute : OUI ! Pendant que nos regards se penchent sur les travaux de cette organisation verte pour l’avenir de la France, le gouvernement souhaite peut-être oublier les turpitudes des entreprises françaises qui vont lui faire payer très cher son manque d’opportunités offertes par la crise du coronavirus. Déjà en termes de communication, l’exécutif se loupe en annonçant à coup de centaines de milliards d’euros des aides aux entreprises en difficulté. C’est sans compter que le bon sens citoyen sait reconnaître une dépense par rapport à une garantie. Une garantie de prêt par l’État pour une entreprise comme Air France n’est pas une dépense de l’État ! Et c’est pareil pour tous les secteurs d’activités. Cela diminue de façon vertigineuse les montants annoncés par le Président de la République. Le moment était pourtant là pour baisser le coût du travail. Avec le chômage partiel, pourquoi ne pas avoir baissé, voire supprimé quelques taxes directement liées aux coûts du travail ? J’entends tout de suite les “sachants” me dire que ce n’est pas possible avec les règles européennes, je leur répondrais qu’ils aillent voir le salaire et les taxes qui y sont liées en Bulgarie, en Grèce, en Espagne, au Portugal… et ils pourront un peu se taire et apprendre un jour à cesser de dire “ce n’est pas possible”. Ils me fatiguent, ces gens-là ! Le gouvernement aurait dû profiter de ce temps de tous les possibles avec des syndicats qui ne pouvaient plus nuire aux décisions vitales pour décider une baisse du coût du travail qui sauverait, pas seulement l’activité du moment, mais l’avenir des emplois de la France pour les décennies à venir.
Le simple fait de dire que ce qui est moins cher est plus accessible pour tous est une logique que nous retrouvons partout dans le langage des politiques, sauf concernant le coût du travail. Ce contresens est incompréhensible. Tout le monde (politiciens, consommateurs, entrepreneurs…) veut acheter des produits moins chers en supermarché et de préférence 100% français. Mais pourquoi ne pas vouloir aussi baisser le coût du travail qui aurait directement une répercussion sur les prix de vente ? Il faut se rendre compte également que le coût du travail empêche bon nombre de TPE d’embaucher. Entre le coût du salaire et l’ensemble des paperasses administratives, le résultat : avoir un salarié, ça coûte très cher et ça prend beaucoup de temps du chef d’entreprise, conséquence : il n’embauche pas ! Les entreprises de moins de 10 salariés représentent plus de 95% du nombre des entrepreneurs, donc, le simple fait de diminuer les taxes baisserait évidemment le coût du travail sans pour autant baisser le montant des salaires nets.
C’est oublier que les politiciens qui décident des lois ont une durée de vie limitée, une obsolescence programmée, un poste éphémère. Leur vie d’irresponsables économiques laisse les véritables décisions économiques à leur successeur, et aujourd’hui, ce ne sont pas des législateurs qui sont présents, mais des gens de pouvoir profitant de leur position pour servir leurs propres intérêts au détriment de ceux du pays et donc du citoyen, les reléguant à faire des propositions écologiques en faveur d’une stratégique d’un allongement de vie politique.
Bref, ne pas avoir baissé les taxes liées aux coûts du travail alors que toutes les planètes étaient très bien alignées pour prendre ces décisions aura une conséquence directe sur l’avenir de l’emploi en France. Cette responsabilité est bien celle d’un gouvernement qui n’ose plus rien faire si ce n’est des contre-feux pour éloigner les vrais sujets… jusqu’à quand les politiciens tiendront-ils ? Il y aura de la part des chefs d’entreprises français soit une révolution, soit une désertion ! Les yeux de l’intelligentsia politique n’ont plus aucune réaction face à la lumière évidente pour sauver les emplois. Comme la mélanopsine, ce manque de sensibilité cache la vérité des chiffres du chômage qui se dresseront tel un mur puis s’écroulera sur leur cerveau ayant perdu tout neurone du bon sens.