Réutilisation Pourquoi jeter quand on peut réutiliser ?
En un peu plus d’un an, REU-TILIZ a vu son projet de réhabilitation de la consigne en verre, passer du stade de l’idée à celui d’expérimentation. La mise à disposition d’un local marque une nouvelle étape dans le déploiement des ambitions de l’association.
En mars 2019, REU-TILIZ marquait les esprits de la 13e édition de la Startupweekend ESS avec un projet de mise en place d’un système de consignes de verre. Objectif : concourir à la réduction du volume annuel de déchets de verre dans l’île.
À la Réunion, pas moins de 30.000 tonnes de verre sont en effet jetées chaque année. La moitié prend la direction de l’enfouissement quand la seconde est expédiée en Afrique du Sud où elle est recyclée au travers d’un process particulièrement énergivore. Le fruit des opérations de valorisation, le calcin, prendra pour sa part la direction de l’Europe afin d’intégrer de nouvelles lignes de production de verre.
“Il existe une solution beaucoup plus écologique et économique que le recyclage du verre. Cette solution, c’est la consigne” rappelle Virginie Lepicard. Forte d’une formation initiale dans l’environnement, cette ancienne responsable QSE met désormais toute son énergie et ses connaissances au profit de la réutilisation des contenants utilisés par les producteurs locaux, dont les besoins se sont traduits en 2017 et selon les chiffres de la douane de La Réunion, par l’importation de 13.000 tonnes de verre.
Lauréat de l’appel à projets conjoint 2019 en direction des acteurs locaux de l’économie circulaire, le projet bénéficie mobilise aujourd’hui le soutien de l’État, de l’Ademe de La Région Réunion, du TCO ou encore d’EDF (compensation LEO). Il peut également compter sur l’accompagnement du bureau d’études Elcimai. Une aide précieuse lorsqu’il s’agit de valider le modèle organisationnel, technique et économique le plus pertinent pour la réutilisation de contenants variés.
Il y a quelques semaines, l’association investissait ses nouveaux locaux, mis à sa disposition par la municipalité de Saint-Leu. C’est désormais au sein de l’ancienne école de Piton B, dans une aile jadis réservée à la préparation des repas, que l’association tire bénéfice d’équipements nécessaires à la mise en place d’un lieu de lavage mutualisé. Dans cet espace via lequel transiteront bientôt les récipients récupérés auprès des partenaires saint-leusiens : Comptoir du Vrac et Naturalia, enseignes voisines où seront déployées les premières bornes de récupération. La réalisation de ce mobilier a été confiée à l’Esat des Ateliers du Pont Neuf de Saint-Pierre.
Au-delà de la mise en place de l’unité de lavage, REU-TILIZ peut compter sur une dizaine de bénévoles actifs pour rénover et agencer les quelque 100m2 de surface utile mis à sa disposition. L’espace a ainsi récemment accueilli la première réunion du comité technique des brasseurs locaux “des acteurs que l’association entend dès le départ inclure dans ses choix”. Tout comme le seront les consommateurs, les producteurs, les distributeurs, les collecteurs et autres gestionnaires de déchets… dont les contributions viendront alimenter les décisions de l’orientation et en particulier, le choix de la machine de lavage. Coût de l’acquisition : environ 10.000€.
La standardisation est l’une des clefs de la réussite. Malheureusement, l’ambition se heurte souvent à des stratégies marketing fortes...