INTERVIEW : JEAN-MARC DE COURSON / HENRI-FRANÇOIS ROLAND
REDISTRIBUTION DES CARTES À LA BNP PARIBAS RÉUNION
Redistribution des cartes à la BNP Paribas Réunion
Après quatre ans et demi à la tête de BNP Paribas Réunion, Jean-Marc de Courson quitte l’île et laisse la place à Henri-François Roland, qui lui succède au poste de directeur général. Si l’homme change, la stratégie elle demeure : une banque pour tous, proche de ses clients et au service de son territoire.
Après deux semaines de travail conjoint – afin de rencontrer les équipes, prendre connaissance des dossiers en cours et s’approprier ceux à venir, Jean-Marc de Courson a passé le relais à son collègue, Henri-François Roland, débarqué depuis Bordeaux, où dirigeait BNP Paribas pour la métropole de Gironde.
Un projet de développement
Ici, ce dernier prendra le poste de directeur général de la banque qui, si elle change de main, ne change pas de stratégie. Après une enfance en Belgique, suivi d’études supérieures et d’une première expérience professionnelle chez Fortis Banque, Henri-François Roland décide de traverser la frontière et de rejoindre le groupe BNP Paribas, il a alors 30 ans. Il fait carrière au sein de la grande famille de la première banque tricolore, tantôt du côté de la banque des professionnels, tantôt du côté des particuliers.
Pendant son passage dans le Nord de la France (2010-2013), HenriFrançois Roland donne également des cours à l’Université de Lille sur “Les risques de crédit et les risques opérationnels”. Aujourd’hui, accompagné de ses enfants et de sa femme, il pose ses valises au 67 rue JulietteDodu, conscient des enjeux qui l’attendent sur le territoire local. “Le projet de la BNP Paribas à La Réunion est un projet de développement et d’ancrage, il ne s’agit pas simplement de faire du crédit et de gérer les ressources, mais d’être un acteur économique, de jouer un rôle pour la cité” assure-t-il.
Des segments renforcés
Dans ses ambitions pour ce directoire, Henri-François Roland peut d’ailleurs compter sur Jean-Marc de Courson qui réaffirme “que BNP Paribas ne compte pas quitter l’île de La Réunion, bien au contraire”. Ils en veulent pour preuve les projets, certains étant imminents – comme l’ouverture d’une antenne “Banque Privée” BNP Paribas à Saint-Gilles, et d’autres plus lointains (d’ici dix-huit mois) comme “la rénovation du système d’informations pour l’ensemble des outre-mer, avec une déclinaison spécifique à La Réunion” fait savoir Jean-Marc de Courson.
Dans une optique de digitalisation de ses services plus performante, BNP Paribas Réunion souhaite se rapprocher un peu plus de ses clients et de leur tendance de consommation, de ce qu’ils attendent d’une banque et de ses conseillers en 2020. “C’est important de le rappeler, mais BNP Paribas est une banque pour tous” reprend Henri-François Roland, et non pas “élitiste” comme le voudrait le cliché d’être un groupe international.
Les atouts du territoire
Certes, avec sa nouvelle antenne “Banque Privée”, BNP Paribas Réunion met l’accent sur le dispositif WAI – We Are Innovation qui a pour but de financer et d’accompagner les entreprises innovantes et les start-ups sur le financement de trade, mais la banque n’en oublie pas pour autant sa clientèle professionnelle (TPME, artisans, libéraux, commerçants, etc.) qu’elle continuera de soutenir ainsi que les particuliers.
Actuellement, la BNP Paribas à La Réunion représente 10% de part de marché, “une position que l’on compte tenir” reprend le nouveau directeur général, voire améliorer. Sur chaque segment, la BNP Paribas vient réaffirmer une position forte, avec des outils et des services diversifiés et enrichis, avec des équipes de collaborateurs renforcées, “notamment pour la clientèle professionnelle”, et une présence solide avec des contacts de proximité chez les particuliers, “en étant toujours très présents sur l’immobilier” complète Jean-Marc de Courson.
D’ailleurs, malgré le contexte exceptionnel, la place bancaire se porte bien à l’image de l’économie générale de La Réunion. “On reste prudent, mais il existe un réel effort de consommation de la part des Réunionnais qui se montrent confiants” analyse Henri-François Roland. “D’autant que le territoire possède une vraie puissance économique” poursuit le nouveau DG, “notamment, grâce à ses dirigeants d’entreprises qui font partie de groupes familiaux pour la plupart, garants de l’emploi et de la prospérité”. Pour Henri-François Roland, c’est là un atout certain du territoire qu’il faut cultiver, à l’image de l’Allemagne et de l’Italie du Nord.