Bamboo, we love U
Étonnant à bien des égards, le bambou s’impose comme une alternative éco-responsable mobilisable dans de nombreux projets liés à l’habitat.
LE BAMBOU, UNE RÉPONSE À LA PROBLÉMATIQUE
DU CHANGEMENT CLIMATIQUE. À lui seul, le bambou ne résoudra pas tous les problèmes liés au changement climatique. Cependant, si cette ressource stratégique est correctement utilisée, elle offre des solutions pratiques pour atténuer ses effets et s’y adapter. Explications avec Christophe Rat, gérant du bureau d’études Bambooneem et artisan à l’initiative de l’entreprise Bamboo Deck & Pergolas.
Le constat est aujourd’hui grandement partagé : le changement climatique dans l’Océan Indien est une réalité. À la tête de Bambooneem, Christophe Rat accompagne ingénieurs et architectes des territoires de l’Océan Indien (notamment l’archipel des Seychelles, tout particulièrement menacé), à leur nécessaire adaptation à ces bouleversements. “La filière solaire et la filière biomasse sont au coeur de ces sujets” confirme l’ingénieur INSA. Au sein de la filière biomasse, cet expert en génie civil et urbanisme diplômé de l’INSA, a découvert le bambou.
DE LA RACINE JUSQU’À LA FEUILLE. “En Asie, le bambou est devenu une véritable arme de guerre pour conduire les adaptations nécessaires au changement climatique” confirme Christophe Rat. Au nombre des avantages offerts par la graminée, un développement à vitesse grand V : jusqu’à 1m/jour pour certaines espèces, et ce, sans recours à aucun intrant agricole et avec une consommation d’eau très modérée. Disponible en quantité sur toute la ceinture intertropicale, mais aussi en territoire tempéré, la plante revêt de multiples intérêts : ses pousses sont employées dans l’alimentation, ses cannes dans la construction, ses plumeaux dans la fabrication de divers objets, ses chutes entrent dans la production d’énergie… Au total, pas moins de 10.000 utilisations de la ressource ont d’ores et déjà été répertoriées ! Toujours sur le continent asiatique, en vertu d’une robustesse tout à fait exceptionnelle, le bambou est traditionnellement mobilisé pour la construction de maisons comme d’hôtels “souvent les seuls à demeurer debout après le passage d’un cyclone” note le spécialiste, avant de déplorer l’absence de réglementation (et donc d’assurance) appliquée au bambou de construction à l’échelle nationale et européenne.
UN MODÈLE ÉCONOMIQUE D’UNE GRANDE SIMPLICITÉ. “Le bambou s’impose comme l’un des plus importants chiffres d’affaires de l’économie asiatique, quand en Afrique il figure parmi les solutions les plus prometteuses pour lutter contre l’érosion, la diversification, la famine…” poursuit l’ingénieur, convaincu du potentiel de la ressource pour l’Océan Indien et plus particulièrement La Réunion. D’autant que le cycle économique du modèle asiatique est très simple : les agriculteurs exploitent le bambou en marge de leurs activités.