Relooker sa cuisine Un geste malin pour le budget
Valoriser et réutiliser son mobilier apparaît comme une véritable solution économique, tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’offrir une nouvelle jeunesse à une cuisine.
Imaginées il y a 20 ou 30 ans, les cuisines réunionnaises se révèlent souvent sombres et démodées. Pour autant, ces pièces recèlent généralement un mobilier magnifique, en chêne ou en tamarin massifs. Conscients de la qualité de ce mobilier, les propriétaires sont ainsi réticents à en changer. “Or, une cuisine, pièce de vie essentielle s’il en est, peut tout à fait être remise au goût du jour sans pour autant perdre en qualité” affirme Anis Deligny.
Issue d’une école de commerce, la jeune femme a été hôtesse de l’air, a travaillé dans une réserve africaine avant de partir pour la Nouvelle-Calédonie relever le défi d’un casino de la place pour sa partie animation et communication. À l’issue de deux années passées à l’école parisienne des Beaux-Arts, elle retourne en Calédonie où elle lance un atelier d’arts plastiques au sein duquel elle s’épanouit durant près de dix ans. Arrivée sur l’île de La Réunion il y a cinq ans, elle s’attelle à la rénovation d’une maison. La création des ateliers d’Anis et de l’offre de relooking de cuisines suivra tout naturellement.
CRÉER DU NEUF AVEC DE L’ANCIEN. L’effet rustique d’une cuisine tient souvent à la couleur de son bois. S’il est tout à fait envisageable de moderniser une cuisine en chêne des années 80 en la parant d’une nouvelle teinte qui apportera lumière et fraîcheur à la pièce, il est pourtant nécessaire de bien préparer le support et de maîtriser le process de remise en couleur, et ce, en ayant recours à des produits de qualité professionnelle.
Après devis, c’est dans ses ateliers implantés sur les hauteurs saint-pauloises que l’autoentrepreneure s’affaire à la remise en peinture des façades (placards, tiroirs…) qui ont pu être démontées et transportées. Des éléments qui chemineront au travers de différents espaces d’une trentaine de m2 chacun, dédiés au ponçage, à la mise en peinture et au séchage.
“Après mise à nu totale du meuble et apposition d’une souscouche, jusqu’à 4 couches de peinture peuvent être nécessaires pour un rendu parfait destiné à durer au minimum une quinzaine d’années” explique la relookeuse. Opérant en binôme avec son conjoint menuisier, cette dernière est à même de proposer une prestation qui s’étend de la mise en couleur du mobilier jusqu’aux murs, au changement des plans de travail, crédences, éviers, poignées des portes et des tiroirs… si nécessaire, en passant par la construction de meubles (bar, îlot central) ou encore la modernisation des intérieurs avec la mise en place de casseroliers ou d’espaces destinés à accueillir les bouteilles, par exemple.
UNE DÉMARCHE, PLUSIEURS AVANTAGES.
Entre le travail au sein de l’atelier et les opérations réalisées sur place (mise en peinture des contours des portes et des joues…), un mois de travail est généralement nécessaire à la remise au goût du jour d’une cuisine de taille moyenne (une quinzaine de portes). Au nombre des avantages principaux de la démarche : un coût jusqu’à trois fois moins élevé que celui de son équivalent neuf, mais aussi beaucoup moins de poussière, avec un usage de la pièce préservé durant les opérations.
Utilisé pour changer d’ambiance, faire entrer la lumière, offrir une nouvelle jeunesse à un espace démodé, le relooking de cuisine s’adresse aussi bien aux propriétaires désireux de valoriser leur bien avant une vente, qu’à ceux qui suite à un achat, ambitionnent de mettre leur cuisine à leur goût.