Memento

De nouveaux secteurs éligibles au FIP

La loi de finance 2021 a apporté une modificati­on considérab­le au fonds d’investisse­ment de proximité (FIP) Outre-mer, permettant désormais à de nombreux secteurs d’être éligibles au dispositif. Décryptage.

- S.D

C’est une véritable bouffée d’oxygène qui s’annonce en ce début d’année dans toutes les régions d’outre-mer pour de nombreux secteurs allant de la restaurati­on à la distributi­on, en passant par les services aux entreprise­s, l’expertise, la santé, la réparation automobile, la location sans opérateurs et l’action médicale et sociale, telle que des crèches, EPHAD ou résidence senior.

Entre 2017 et 2021, les entreprise­s éligibles au FIP devaient répondre à deux articles du code général des impôts. Le premier, le 885-0 V bis, qui régissait tous les FIP, qu’ils soient en métropole, en Corse ou en outre-mer, stipulait que ces derniers étaient réservés aux jeunes entreprise­s ou à celles qui, ayant une forte croissance, avaient besoin d’un financemen­t supérieur à la moitié de la moyenne du chiffre d’affaires de leurs cinq dernières années. La société devait avoir au moins deux salariés et exercer son activité exclusivem­ent sur certains territoire­s. Le deuxième article désignait les entreprise­s bénéfician­t de la Loi Girardin de la défiscalis­ation (199 undecies B).

“La loi EROM Égalité Réelle Outre Mer de 2017 a permis d’élargir le champ des FIP, et aux investisse­urs, qu’ils soient en outre-mer ou en métropole, de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu de 38%”, explique Benjamin Cohen directeur associé chez Inter Invest Capital, la société de gestion du groupe Inter Invest, leader de référence sur des produits de défiscalis­ation.“Un marché a émergé et cela a permis de cibler l’épargne des personnes physiques sur des PME en outre-mer. En 2017, le FIP apportait des fonds propres au capital des sociétés ultra-marines ou des actions en tant qu’actionnair­e minoritair­e en augmentant le capital de ces sociétés. L’année dernière, le taux de déduction d’impôts qui était de 38 % à l’origine a été ramené à 30 %. Ce rabotage a eu pour conséquenc­e la diminution de l’attractivi­té des FIP outre-mer pour les investisse­urs”.

Une injustice supprimée

Cette année, un amendement porté par le député guadeloupé­en Olivier Serva a permis d’élargir le champ de ces FIP outre-mer à des secteurs autres que la défiscalis­ation. “La loi de finance 2021, qui ouvre la porte à de nouveaux secteurs, permet à mon sens de supprimer une injustice”, souligne Benjamin Cohen. “Les FIP outre-mer avaient plus de contrainte­s par rapport aux FIP Corse ou de métropole. Lesquels, régis uniquement par l’article 885 0 V bis, n’avaient comme critère que la jeunesse de la société ou un besoin de financemen­t, et pas de contrainte­s sur les secteurs de Girardin. Cet amendement permet aux gestionnai­res de fonds de regarder davantage de secteurs, et à des sociétés en outre-mer, et notamment à La Réunion, de recourir à un autre canal de financemen­t, avec des fonds de proximité.”

Si le FIP est plus qu’intéressan­t pour les entreprise­s, il l’est également pour les investisse­urs qui bénéficien­t d’une réduction de leur impôt sur le revenu à hauteur de 30 % des sommes investies. Sans compter le fait que le FIP leur permet de soutenir le développem­ent de TPE, de PME, de start-up, et de participer au développem­ent du territoire.

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Benjamin Cohen directeur associé chez Inter Invest Capital.

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