Les Carif-Oref indispensables pour les territoires
En 2019, Réunion Prospective Compétences reprend les missions et la structure de ce qui était auparavant le Carif-Oref Réunion. Au travers 4 axes de travail majeurs, l’association travaille en lien étroit avec les instances publiques afin d’offrir au territoire le meilleur de la formation professionnelle continue.
Le secteur de la formation se souvient qu’en juin 2019, le tribunal de Grande Instance prononçait la liquidation judiciaire de l’association Carif-Oref de La Réunion. En cause ? Des difficultés financières dues à des retards de paiements successifs. Fort heureusement, dans le même temps, David Rivière et Patrick Serveaux parviennent à présenter un dossier de reprise pour l’entité. C’est ainsi que Réunion Prospective Compétences voit le jour.
TROUVER MA FORMATION SUR MON TERRITOIRE. “Avec le soutien de l’État, de la Région et des différentes instances, on a pu présenter un nouveau projet, une nouvelle structure en évitant les écueils de l’ancienne” explique David Rivière, directeur de RPC, qui se résume en deux idées : effectif réduit et missions essentielles pour la formation professionnelle. Et son président Patrick Serveaux d’insister: “Sans cet outil il n’y aurait pas de formation professionnelle subventionnée par les finances publiques à La Réunion”. Il est donc indispensable.
Si la structure a changé, les objectifs demeurent. Il s’agit toujours d’informer, d’animer, de proposer de la ressource et d’observer le territoire régional sous l’angle économique, sociologique, de l’emploi et de la formation. “En d’autres termes, Réunion Prospective Compétence répond à cette question : comment trouver MA formation sur MON territoire” poursuit David Rivière.
DE NOMBREUSES MISSIONS. Pour ce faire, jeunes, salariés et chômeurs peuvent compter sur le portail “formanoo.org” qui recense pas moins de 900 organismes à l’île de La Réunion et quelque 8.000 formations. “Il s’agit d’un site alimenté par les offres des acteurs professionnels à l’attention du grand public” explique encore le directeur.
S’il n’en porte plus le nom, Réunion Prospective Compétences reste un Carif-Oref, et chacune de ses structures régionales a l’obligation de proposer un portail d’information.
La deuxième mission d’importance est celle de l’observatoire, le SyOP (système d’observation partenariale) qui fonctionne grâce aux partenaires sociaux et institutions telles que Pole Emploi, Insee, etc. L’enjeu ici est d’analyser un certain nombre de data, de les compiler et de les rendre lisibles et utilisables dans l’objectif d’obtenir une vue d’ensemble sur le paysage de l’emploi et de la formation sur le territoire.
LE COVID-19 ET LA FORMATION. “Ce travail permet de repérer les tendances grâce à des indicateurs mais surtout, il doit à terme anticiper les choses” reprend David Rivière. Pour exemple, l’Observatoire Régional Prospective Compétences enquête actuellement sur l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur le tissu économique de La Réunion et sur les métiers. “Il s’agit ici de montrer les évolutions et les investissements à réaliser pour la formation, au regard du contexte
actuel” poursuit le directeur. Troisième mission de Réunion Prospective Compétences et non des moindres, celle de la professionnalisation. À ce sujet, l’État a récemment sollicité l’organisme pour la mise en place d’un ADEC – plan d’action du développement des compétences – pour la formation professionnelle. “On aime beaucoup les acronymes ici” plaisante David Rivière. Derrière ce sigle, des ateliers de formation pour les acteurs de l’orientation. “2021 devrait voir avec ces ateliers la naissance d’un incubateur numérique 2.0 pour aider à l’innovation pédagogique, les classes virtuelles, etc”.
UN INCUBATEUR EN PROJET. En moyenne, RPC anime une quarantaine d’ateliers par an pour 700 professionnels avec un budget de (seulement) 140.000 €. “Quand on sait qu’il y a plus 1.170 organismes de formation référencés par la préfecture, ça fait peu comme budget”. Mais miser sur la Formation à Distance (FAD) semble aujourd’hui plus que nécessaire. “D’autant que les études ont révélé que les départements de La Réunion et de Mayotte étaient les plus impactés par la rupture pédagogique pendant le confinement, faute d’outils performants à disposition des apprenants” regrette David Rivière.
L’enjeu pour La Réunion demain sera d’aider les organismes à comprendre la FAD, de la maîtriser, de mettre en place des outils et des plateformes avec du contenu de qualité. “Il faut pour cela former à l’ingénierie, au projet digital, aux animations de séquences distancielles, etc. Ce que nous serons à même de faire grâce à l’ADEC” soutient David Rivière. Le développement de la formation à distance devrait également faire sauter le verrou de l’insularité et profiter au département. L’incubateur pourrait ainsi minimiser les investissements afin que chaque structure puisse bénéficier d’une plateforme performante.
L’enjeu pour La Réunion demain sera d’aider les organismes à comprendre la FAD, de la maîtriser, de mettre en place des outils et des plateformes avec du contenu de qualité