Le développement de l’alternance, une priorité à accompagner !
La mobilisation nationale en faveur de l’alternance, décrétée par les pouvoirs publics et partagée par tous les acteurs économiques et sociaux, est aujourd’hui portée par un plan de soutien massif et de nouvelles mesures réglementaires. Les entreprises pourront d’autant mieux s’en saisir, dans un contexte économique difficile, qu’elles seront accompagnées par les opérateurs de compétences, pour lesquels il s’agit désormais d’une mission-clé.
Avec 491 300 apprentis, la France a atteint fin 2019 un pic historique, proche de l’objectif tant espéré -au cours des dernières décennies- de 500 000 apprentis. Mais si la tendance est très porteuse, les impacts économiques de la pandémie de Covid-19 font peser de grandes incertitudes sur la capacité des entreprises à poursuivre l’effort en direction des jeunes.
Une aide financière élevée
C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé un plan d’aides conséquent, ciblant les entreprises et les alternants. De telle sorte que le reste à charge pour l’employeur soit nul pour l’accueil des plus jeunes alternants et faible pour les autres. Principale mesure : une aide de 5 000 euros pour l’embauche avant mars 2021 d’un alternant mineur et de 8 000 euros pour un majeur (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation), quel que soit le niveau de qualification visé. Pour les diplômes de niveau bac 4 et plus, l’aide sera versée, pour peu que les entreprises maintiennent leur niveau de recrutement d’apprentis. Toutes les entreprises sont concernées, y compris celles qui emploient 250 salariés et plus, dès lors qu’elles emploient au moins 5 % d’alternants.
Confrontées à l’absence de visibilité économique, les entreprises peuvent être ainsi rassurées sur le coût de l’alternance. Et envisager véritablement le recours à ce dispositif comme un investissement sur l’avenir voire comme un levier de pré-recrutement. Mais l’alternance n’est-elle pas réservée à certains types de métiers, surtout manuels ? N’est-elle pas complexe à mettre en oeuvre, avec de surcroît deux types de contrat ? Difficile à envisager dans des métiers peu ou mal connus? Trop chronophage pour le maître d’apprentissage ou le tuteur en entreprise ? Autant de questions auxquelles les opérateurs de compétences font face régulièrement, au-delà de leur rôle de financeur.
Un accompagnement multi-facette de l’Opco
Dans le cadre du plan d’action “Alternance de proximité”, présenté en été, les instances paritaires de l’Opco EP ont aussi voulu mettre l’accent sur la simplification administrative, via la dématérialisation des procédures, la création d’une hotline dédiée aux entreprises et la mobilisation de ses 220 conseillers. Il s’agit de créer un “hub de l’alternance”: hub-alternance.opcoep.fr, et d’outiller tous les acteurs, les entreprises, les jeunes, mais aussi les centres de formation.
Désormais, presque tous les secteurs recrutent des jeunes en alternance et les incitations mises en place par le gouvernement ne peuvent qu’amplifier le recours aux alternants et notamment aux apprentis. L’OPCO EP, en plus d’être le relais de ses mesures incitatives, joue son rôle pour valoriser les métiers de ses branches professionnelles à travers le site www.bouge-tonavenir.fr et dans sa capacité à informer les entreprises et les jeunes sur l’offre de formation existante (centres de formations d’apprentis et organismes de formation), les conseiller au mieux sur les dispositifs et les accompagner sur leur mise en oeuvre.
La loi Avenir professionnel fait clairement du développement de l’alternance le premier indicateur de réussite des opérateurs de compétences, en leur assignant de nouvelles prérogatives, surtout à l’égard des plus petites entreprises. Le rôle renforcé des branches professionnelles et des Observatoires des métiers et des qualifications au sein des Opco, tout comme la capacité à ouvrir plus rapidement des sections d’apprentissage, permettent de mieux “coller” aux besoins en compétences des entreprises et des salariés, dans un dialogue indispensable avec tous les acteurs, nationaux et territoriaux. Saisissons-nous de ce nouveau cadre, qui constitue une opportunité unique pour nos entreprises et nos jeunes !