L’E2CR OU L’ÉCOLE DE LA CONFIANCE
Composée de quatre sites répartis sur SaintPaul, Saint-André, Saint-Pierre et Saint-Denis, l’E2CR a vu le jour il y a dix ans. L’association qui compte 45 salariés, compte accueillir cette année 700 jeunes de 16 à 25 ans, sans diplômes, qui seront accompagnés vers leur réinsertion socioprofessionnelle grâce à une méthodologie propre à l’école : l’approche par compétence.
Créée pour accompagner les jeunes de 16 à 25 ans en décrochage scolaire et sans diplôme vers leur réinsertion socioprofessionnelle, l’E2CR est un lieu de remise à niveau et de valorisation des acquis où, en plus des matières “classiques” et du savoir-vivre, ils réapprennent à avoir confiance et à croire de nouveaux en eux, afin de pouvoir aller vers une formation, puis un emploi.
Au sein de l’établissement, dans un cadre rassurant, entourés de professionnels attentifs, attentionnés et bienveillants, les jeunes, souvent envoyés par les Missions Locales ou Pôle Emploi, apprennent à rédiger leur CV, cultivent leur esprit de cohésion, assimilent le comportement à adopter lors d’un entretien professionnel afin d’être à l’aise face à leur futur employeur. L’E2CR qui compte bien accueillir 700 élèves cette année est une association de Loi 1901 qui fait partie d’un réseau national qui comptabilise plus de 133 sites. À La Réunion, l’école a conclu un partenariat avec plus de 4500 entreprises oeuvrant dans des secteurs allant de la grande distribution aux entreprises industrielles, en passant par la restauration, l’hôtellerie, le social, et même la justice. “Nous travaillons avec différents centres de formation et mettons à la disposition de nos jeunes un maximum de métiers”, explique Emmanuelle Deleflie, présidente de l’E2CR. “Nous organisons des tables rondes au sein de l’école, afin que les chefs d’entreprises présentent aux jeunes leur métier et parcours. Nous avons parfois de belles réussites à La Réunion, avec des parcours atypiques. Certains chefs d’entreprise, autodidactes, n’ont pas forcément de diplômes. Ils ont malgré tout eu un très beau parcours et peuvent être des témoins de réussite auprès de nos jeunes.”
UNE ÉCOLE PAS COMME LES AUTRES
À l’E2CR, tout est fait pour ne pas ressembler à un établissement scolaire classique. Les formateurs ne sont pas attachés à une matière spécifique. L’école qui se veut dans une démarche appelée “approche par compétence”, permet au jeune de travailler des matières comme le français, les mathématiques ou l’informatique de manière ludique, à travers des projets. C’est ainsi qu’en cultivant des tomates, ils apprendront à calculer le nombre de plants qu’il faut en fonction de la superficie, l’espace à respecter entre chaque plant, etc.
Dans ce dispositif qui est rémunéré, l’école s’engage à suivre ses élèves, et ce, même un an après leur sortie de l’école. En contrepartie, ces derniers s’engagent à suivre les cours sur l’un des quatre
sites répartis dans l’île, et les immersions en entreprise. “Ils ont sept semaines de stages parmi nos entreprises partenaires sur une formation qui dure un an”, poursuit la présidente de l’association. “Certains jeunes qui savent déjà quel type de formation ils souhaiteraient suivre, peuvent réaliser des stages dans l’entreprise qui correspond à leur souhait. Pour ceux qui, en revanche, ne sont pas fixés sur leur choix professionnel, ces stages leur permettent de toucher à différents métiers, service et entreprise et peuvent les aider à trouver leur voie”.
ACCOMPAGNER LES ÉLÈVES VERS LEUR RÊVE
“Travailler le savoir-faire vers l’aimer-faire”, c’est le projet de
l’E2CR pour 2021. “Nous voulons diriger le jeune dans une voie qui lui apporte du plaisir”, affirme Emmanuelle Deleflie. “Ce que nous voulons travailler au sein de l’E2CR, c’est l’aimer faire avant le savoir-faire. Ces jeunes qui arrivent chez nous sans diplômes, sont persuadés qu’ils n’ont aucune compétence. Peu importe la situation du jeune, nous sommes convaincus qu’il est fort d’un ou de plusieurs talents. En discutant avec eux, nous découvrons que certains adorent cuisiner pour leur famille, d’autres font de la mécanique avec leur père, dessinent ou sont DJ, mais aucun d’eux n’avaient imaginé que leur passion pourrait un jour devenir leur métier. Les jeunes ignorent parfois toutes les appétences et les talents qu’ils possèdent déjà, et qui sont souvent innés. Nous souhaitons mettre en valeur les appétences, avant les compétences”. Par ce projet, l’école qui enregistre un taux de réussite de 52% espère bien augmenter ce chiffre, et faire de ces jeunes les témoins de demain pour tous ceux qui ne trouvent pas leur route.