Memento

JEAN-CLAUDE & VÉRONIQUE BOYER

GÉRANTS ET PROPRIÉTAI­RES-ASSOCIÉS DES HÔTELS DINA MORGABINE

- Propos recueillis par:Laurie Ferrère // Photos: Mémento

Une vie passionnan­te

En pleine crise sanitaire du Covid-19, un hôtelier semble vivre à contre-courant. Il s’agit de Jean-Claude et Véronique Boyer, gérants et propriétai­res-associés de l’hôtel Dina Morgabine, qui ont ouvert en décembre 2020 un nouvel hôtel à Saint-Denis.

Le Mémento : Pourriez-vous, pour ceux qui ne vous connaissen­t pas, vous présenter M. Boyer. Qui êtes-vous et quel est votre parcours ? Jean-Claude Boyer : Je suis Réunionnai­s, ingénieur du BTP de formation, j’ai fait une grande partie de ma carrière comme dirigeant dans le groupe APAVOU. C’était une expérience enrichissa­nte, à la fois de ce que pouvait être une puissance de développem­ent économique et de tout ce qu’il ne fallait pas faire.

À côté de cela, ça faisait un moment que me taraudait l’envie de créer et entreprend­re et je l’ai fait il y a une dizaine d’années. La constructi­on étant mon métier de base, je me suis lancé dans la promotion immobilièr­e (logement social, tertiaire) et l’hôtellerie apparaissa­it plus comme un plaisir au départ. J’étais attiré par la décoration, les ambiances architectu­rales, etc. Et puis il y a toujours un décalage entre passion et besoin. À l’époque, on est en 2010 et La Réunion sortait péniblemen­t d’une autre crise sanitaire, celle du chikunguny­a. Dans ce contexte, un projet d’hôtel de 20 chambres paraissait impossible et pourtant. Cinq ans plus tard, on ouvrait le premier Dina Morgabine, à Saint-Gilles.

Très vite, je me suis pris de passion pour le métier d’exploitant hôtelier. Le Dina Morgabine est une véritable réussite puisque ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de constructi­on d’hôtel. Ça a apporté un peu d’air frais dans le secteur, avec un renouvelle­ment de l’offre, d’autant que le cadre a surpris, lui aussi. Mais il faut se le dire, construire un hôtel est un projet au long cours. Il faut compter au minimum six ans, entre le projet et l’inaugurati­on.

Le Mémento : Vous avez récemment ouvert un nouvel hôtel à Saint-Denis. Le Dina Morgabine sur le boulevard

Lancastel. Que peut-on dire sur ce nouvel hôtel du chef-lieu ?

J.-C. B. : C’est fin décembre 2020 que nous avons ouvert les portes du Dina Morgabine Saint-Denis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec le contexte actuel, on a douté de pouvoir le faire jusqu’au dernier moment. Fort heureuseme­nt, le territoire de La Réunion étant plus ou moins préservé de cette crise sanitaire du Covid-19, son ouverture a pu se faire.

Après, quelques mots sur l’hôtel en luimême… On peut dire que c’est un lieu de vie, comme à Saint-Gilles. On a pensé cet endroit comme un lieu d’échanges, de rencontres, l’hébergemen­t est presque un prétexte. Les Dionysiens, les Réunionnai­s et les voyageurs y viennent par envie de partager un moment. C’est d’ailleurs pour cette raison que la restaurati­on est un élément fort de l’établissem­ent. On peut juste y venir boire un verre et/ou manger. Et on décide d’y rester ou pas. Ce nouvel hôtel est très bien situé également, en bord de mer et en bord de route, en plein centre-ville du chef-lieu. On a pourtant l’impression d‘être ailleurs. On craignait au départ de subir le bruit du trafic, mais la partie isolation phonique joue très bien son rôle, c’est une réussite.

À terme, on envisage également des synergies entre les deux établissem­ents, Dina Morgabine Saint-Gilles / Saint-Denis, et de pouvoir offrir aux clients des combinés – ça c’est la deuxième pierre de l’édifice qu’on tente de mettre en place. Avec ces prestation­s, on veut dire aux clients que ce n’est pas un établissem­ent isolé. C’est pour ça qu’on a choisi de leur donner le même nom, pour créer un parcours de voyage, une référence.

L’idée est d’offrir à nos clients un parcours homogène en terme de qualité, entre le littoral et les hauts de l’île. Les cirques sont des endroits magnifique­s et je pense qu’il y a de l’avenir pour l’hôtellerie aussi de ce côté-là...

Le Mémento : Il était dit que ce nouvel hôtel serait un hôtel d’affaires, et on se rend compte que ce n’est pas vraiment le cas…

J.-C. B. : Mmmh c’est parce que le concept est de brouiller les pistes. Ce n’est pas qu’un hôtel d’affaires, tout comme celui de Saint-Gilles n’est pas qu’un hôtel touristiqu­e. Il n’y a pas de genre pour le Dina Morgabine. Ce sont des hôtels, des lieux s’adressant à tous ceux qui veulent un moment de bien-être, autant les locaux que les touristes. C’est comme pour le classement “étoiles”, c’est compliqué de nous placer.

Certes, à Saint-Denis il y a une orientatio­n d’affaires parce que les gens qui y viendront, seront peut-être en déplacemen­t profession­nel, mais ce n’est pas la majorité et ce n’est pas le public cible. On ne veut pas que ce soit dédié parce qu’on veut que ce soit vivant. D’ailleurs une crise comme celle du Covid-19 montre bien que c’est préférable d’avoir une clientèle la plus large possible.

Le Mémento : Deux hôtels en constructi­on neuve, en dix ans, cela montre une envie indéniable de développer le secteur. Pensez-vous que l’offre hôtelière soit suffisante aujourd’hui à La Réunion ?

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