Sapere aude
Ose savoir, pense par toi-même, pour faire triompher la Raison, voici comment je peux vous traduire cette injonction latine de Horace…
La crise Covid a fait exploser la dette de tous les pays, la France tout particulièrement. Qui paye la crise ? Le secteur privé ! Même s’il faut avouer que le soutien de l’État aux entreprises a été globalement au rendez-vous. Mais quand l’orientation du spectre des dépenses françaises se focalise prioritairement sur le secteur public, pour maintenir le fonctionnement de notre beau pays ; il est plus qu’évident que le dit secteur public profite quand il n’abuse pas allègrement des largesses de cette nouvelle corne d’abondance budgétaire. Souvenezvous, avant la crise Covid, il était impératif de faire des économies car nos dépenses publiques étaient trop importantes. Elles représentaient déjà plus de 55% du PIB (Produit Intérieur Brut) en 2019. Ce pourcentage était alors présenté comme intenable et des solutions actées pour réduire drastiquement ces dépenses. Un “coup de rabot” présidentiel était d’ailleurs programmé. Il s’agissait de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique d’ici la fin du quinquennat… Bilan ? Pas la moindre suppression mais 5 360 postes créés en 2020. C’est dans ce contexte où des entreprises privées sont contraintes de fermer que l’État, lui, embauche à outrance. Ces postes sont-ils nécessaires ? L’État est-il plus efficace ?
Les dépenses publiques représentent désormais près de 63% du PIB mais la fonction publique n’arbore pas un moral au beau fixe. Pourquoi ? Parce qu’une réforme du temps de travail doit être mise en place à la fin de cette année... et faire en sorte que les 1607 heures annuelles payées aux fonctionnaires soient réellement travaillées, comme dans le secteur privé. Face aux dépenses, le constat se fera après crise, les entreprises privées auront moins profité du déferlement d’argent que le secteur public. Il est clair qu’au vu du silence assourdissant des syndicats de ce secteur pourtant habituellement virulents, d’aucuns ont obtenu des avantages financiers “tranquillisants”.
Le capitalisme aurait-il du bon finalement ? L’argent serait-il moins sale lorsqu’il se trouve sur les comptes bancaires des syndicats ? Quoiqu’il en soit, lorsque l’État dépense pour son fonctionnement il est impossible de réduire ces dépenses dans les années à venir sans provoquer des “troubles sociaux”, des manifestations paralysant le pays et qui, une fois de plus, nuiront aux commerçants qui tentent de restaurer des parts de marché pour survivre à toutes ces crises successives.
Le “sapere aude” devra remplacer les convictions “sociales” déconnectées de la réalité laissant penser à certains qu’ils savent mieux que quiconque ce qui se passe. Ce manque de lucidité permet peut-être de valoriser une existence non essentielle mais la réalité est qu’il y a une obligation de réduire toutes les dépenses de fonctionnements des services publiques et en urgence. Rappelez-vous la promesse présidentielle qui était de la réduire de 60 milliards d’euros. Nous aurait-on menti ?
Bref, raison et bon sens obligent, la sphère publique doit finir par comprendre que le “Travailler moins” coûte vraiment plus cher aux contribuables ! Il est temps de gratifier le mérite chez les fonctionnaires avant une faillite générale du système de finances publiques car s’il y a beaucoup trop de “profiteurs” titulaires, ces derniers bénéficient d’une relative impunité que leur offrent ceux qui ne comptent pas leurs heures de travail… pour pallier la carence de leurs petits camarades absents.