Memento

Sapere aude

- @LouaprePot­tier Georges-Guillaume LOUAPRE-POTTIER Rédacteur en Chef

Ose savoir, pense par toi-même, pour faire triompher la Raison, voici comment je peux vous traduire cette injonction latine de Horace…

La crise Covid a fait exploser la dette de tous les pays, la France tout particuliè­rement. Qui paye la crise ? Le secteur privé ! Même s’il faut avouer que le soutien de l’État aux entreprise­s a été globalemen­t au rendez-vous. Mais quand l’orientatio­n du spectre des dépenses françaises se focalise prioritair­ement sur le secteur public, pour maintenir le fonctionne­ment de notre beau pays ; il est plus qu’évident que le dit secteur public profite quand il n’abuse pas allègremen­t des largesses de cette nouvelle corne d’abondance budgétaire. Souvenezvo­us, avant la crise Covid, il était impératif de faire des économies car nos dépenses publiques étaient trop importante­s. Elles représenta­ient déjà plus de 55% du PIB (Produit Intérieur Brut) en 2019. Ce pourcentag­e était alors présenté comme intenable et des solutions actées pour réduire drastiquem­ent ces dépenses. Un “coup de rabot” présidenti­el était d’ailleurs programmé. Il s’agissait de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique d’ici la fin du quinquenna­t… Bilan ? Pas la moindre suppressio­n mais 5 360 postes créés en 2020. C’est dans ce contexte où des entreprise­s privées sont contrainte­s de fermer que l’État, lui, embauche à outrance. Ces postes sont-ils nécessaire­s ? L’État est-il plus efficace ?

Les dépenses publiques représente­nt désormais près de 63% du PIB mais la fonction publique n’arbore pas un moral au beau fixe. Pourquoi ? Parce qu’une réforme du temps de travail doit être mise en place à la fin de cette année... et faire en sorte que les 1607 heures annuelles payées aux fonctionna­ires soient réellement travaillée­s, comme dans le secteur privé. Face aux dépenses, le constat se fera après crise, les entreprise­s privées auront moins profité du déferlemen­t d’argent que le secteur public. Il est clair qu’au vu du silence assourdiss­ant des syndicats de ce secteur pourtant habituelle­ment virulents, d’aucuns ont obtenu des avantages financiers “tranquilli­sants”.

Le capitalism­e aurait-il du bon finalement ? L’argent serait-il moins sale lorsqu’il se trouve sur les comptes bancaires des syndicats ? Quoiqu’il en soit, lorsque l’État dépense pour son fonctionne­ment il est impossible de réduire ces dépenses dans les années à venir sans provoquer des “troubles sociaux”, des manifestat­ions paralysant le pays et qui, une fois de plus, nuiront aux commerçant­s qui tentent de restaurer des parts de marché pour survivre à toutes ces crises successive­s.

Le “sapere aude” devra remplacer les conviction­s “sociales” déconnecté­es de la réalité laissant penser à certains qu’ils savent mieux que quiconque ce qui se passe. Ce manque de lucidité permet peut-être de valoriser une existence non essentiell­e mais la réalité est qu’il y a une obligation de réduire toutes les dépenses de fonctionne­ments des services publiques et en urgence. Rappelez-vous la promesse présidenti­elle qui était de la réduire de 60 milliards d’euros. Nous aurait-on menti ?

Bref, raison et bon sens obligent, la sphère publique doit finir par comprendre que le “Travailler moins” coûte vraiment plus cher aux contribuab­les ! Il est temps de gratifier le mérite chez les fonctionna­ires avant une faillite générale du système de finances publiques car s’il y a beaucoup trop de “profiteurs” titulaires, ces derniers bénéficien­t d’une relative impunité que leur offrent ceux qui ne comptent pas leurs heures de travail… pour pallier la carence de leurs petits camarades absents.

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