Le couvre-feu met à mal l’économie péi
73% des personnes interrogées déclarent en effet une baisse de leur chiffre d’affaires de 50% et plus. Une perte estimée tout de même à 7 millions pour la restauration rapide et traditionnelle sur un mois
Afin de jauger les répercussions du couvre-feu sur les entreprises du centreville, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de La Réunion, a réalisé une enquête auprès de 516 de ses adhérents. Le couvre-feu, le fret, et le PGE sont les trois principaux points abordés.
“Avant de relancer, il faut survivre” ! Ce cri, Ibrahim Patel, président de la CCI Réunion le lance en réaction au couvrefeu instauré à 18h00, qui impacte directement les entreprises réunionnaises. “Il est très important que le préfet puisse nous aider et tape du poing sur la table pour que le ministre de l’Économie comprenne que la situation économique à La Réunion s’est aggravée”.
Et pour cause, 47% des entreprises interrogées lors du sondage réalisé par la CCI au sujet des impacts du couvrefeu, estiment à 30% la perte de leur chiffre d’affaires, depuis l’instauration du couvre-feu à 18h00, 32% l’estiment à 50% et plus, et 21% déclarent une baisse de 30 à 49%. Lors de cette étude, un zoom a été réalisé sur les commerces, la restauration et les services. Parmi ces secteurs, celui de la restauration semble avoir été le plus impacté. 73% des personnes interrogées déclarent en effet une baisse de leur chiffre d’affaires de 50% et plus. Une perte estimée tout de même à 7 millions pour la restauration rapide et traditionnelle sur un mois.
Le fret, sujet sensible
Avez-vous sollicité le PGE ? À cette question, 37% des personnes interrogées ont répondu positivement, mais 56% d’entre elles ont déclaré avoir des difficultés à rembourser, et 55% des entreprises ont effectué une demande de report du remboursement de leur PGE. La question du fret a également été abordée. 48% des entreprises interrogées déclarent rencontrer des difficultés au niveau fret, dont 66% dans le secteur du commerce. L’augmentation du délai d’approvisionnement et des coûts, ainsi que la disponibilité des marchandises auprès de leurs fournisseurs demeurent les principales difficultés rencontrées.
Le fret, un sujet sensible auquel s’est attaqué le président de la chambre de commerce : “Les grands groupes maritimes sont dans une position d’abus de position. Aujourd’hui, au lieu de jouer la solidarité, ils taxent les entreprises pour faire un maximum de profit. Si ces grands groupes n’arrivent pas à être solidaires, l’État doit aujourd’hui créer une taxe additionnelle qui servira à compenser le coût de l’augmentation du fret. Si rien n’est fait, les entreprises qui sont déjà en difficulté devront répercuter ces coûts sur leurs marchandises, et à la fin, c’est le consommateur qui va trinquer”.