Un village pas comme les autres
Un mois après son inauguration, en février 2020, le Village by CA est contraint de fermer ses portes pour cause de crise sanitaire du Covid-19. Malgré le contexte compliqué, la structure parvient à remplir sa mission : accompagner les sociétés innovantes de l’île à se déployer, à se développer. Le village est un lieu où il n’y a qu’à s’épanouir.
C’est un réseau unique, composé de 37 villages dispersés partout en France, et qui portent tous la même vocation : dynamiser l’économie du territoire par le soutien local à l’innovation. De Paris au Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine à La Réunion, tous les villages sont construits sur le même modèle : “un lieu moderne, ouvert, digitalisé, haut-de-gamme” explique Sophie Dubernet, start-up manager au Village By CA Réunion.
UN VILLAGE D’EXPERTS. Cela fait maintenant un an que celui-ci a ouvert ses portes (officiellement) à la Technopole de La Réunion. Dans le bâtiment inédit, éco-responsable qui s’étend sur plus de 4.000 m2, vingt start-up sont actuellement “en accélération”. “La mission, la promesse du Village by CA c’est d’accompagner les dirigeants d’entreprises innovantes à créer de la valeur sur le territoire et favoriser l’accélération de leur business” poursuit Sophie Dubernet.
Pour ce faire, les start-up cohabitent au sein du village avec un pool d’experts : graphistes, avocats, experts-comptables, coaching, formation, expertise en financement, etc. Ce modèle qui mêle les échanges entre entreprises et acteurs de l’écosystème économique de l’île est unique au village de La Réunion. “Au terme des dix-huit mois d’expérimentation, le souhait premier des résidents était de pouvoir bénéficier des conseils experts au sein même du village” insiste la startup manager.
1.132 START-UPS ACCOMPAGNÉES. Et à voir le succès des différents potentiels présents au Village by CA, il faut croire que c’est une configuration qui fonctionne. Dans le réseau des Alumni de La Réunion, on compte parmi les membres : Vertibio (le potager vertical), Avokar (une solution simple et digitale pour contester une contravention et pouvoir bénéficier des conseils d’un avocat), ou encore Ingetec (société d’ingénierie).
“Les Alumni – qui vient du latin et signifie ‘ancien élève,’ ce sont ceux qui ont terminé leur programme d’accélération” précise Sophie Dubernet. Dans tout le réseau des Villages by CA, 1.132 accompagnements sont en cours et 332 ont déjà acquis ce statut “d’Alumni”. Mais pour cela, il faut encore intégrer le Village. La sélection se fait généralement sur appel à candidatures, via une campagne de recrutement, mais la start-up manager se réserve également le droit d’intégrer des entreprises en dehors de ces périodes.
UN POSITIONNEMENT INNOVANT. En général, 5 à 10 candidats sont envoyés devant le comité de sélection, dans lequel on retrouve les partenaires – ZEOP, Crédit Agricole, E. Leclerc, le groupe Exsel, Total (entre autres), l’équipe du Village, mais aussi quelques experts. L’objectif est de définir leur potentiel via cinq critères : le projet, le concept innovation, le produit et/ou service formalisé, la validation de la proposition de valeur et l’ambition à trois ans.
L’un des critères les plus importants est celui imposé par le Crédit Agricole, celui qui fait l’essence même des villages : “Est-ce que cette activité va avoir un impact sur territoire, c’est-à-dire créer de l’emploi, apporter de la valeur ?”. Ainsi, les start-up villageoises qui se retrouvent n’ont pas forcément un “caractère” innovant, mais plutôt un positionnement. C’est le cas, par exemple de Domissori : une société de garde d’enfants à domicile qui prône les pédagogies actives et innovantes, comme celle de Maria Montessori, accessible à tous, même les plus démunis.
FORMULE PLUG & WORK.
Pour Sophie Dubernet, qui accompagne chacune de ces sociétés au quotidien, la notion de business, le “faire de l’argent”, n’est plus celle qui prime dans les entreprises innovantes, “elles sont plutôt en quête de sens, elles vont créer de la valeur, des flux économiques tout en recherchant l’impact sociétal et/ou environnemental”. Le Village by CA se positionne donc comme un partenaire pour asseoir ce business model, consolider les fondamentaux et propulser l’entreprise.
L’accompagnement d’accélération dure ainsi, au minimum six mois, et peut aller jusqu’à trente-six mois, “une période volontairement longue afin de permettre un véritable déploiement du potentiel de l’entreprise” précise la start-up manager. Selon le profil de la société, les programmes seront adaptés (Jump ou Fly), mais toutes bénéficient des mêmes prestations : un accompagnement personnalisé, une formule plug & work, des gammes de services (salle de fitness, conciergerie, restauration, reprographie, studio de création, etc.), ainsi qu’une aide à la mobilité et au développement.
Après un an d’activité, le Village by CA prospère dans son accompagnement aux start-up péi, malgré le confinement de trois mois en 2020, et les restrictions auxquelles contraint la crise sanitaire du Covid-19. Aujourd’hui plus de 120 villageois travaillent en synergie. Un nouveau membre, Damien Preillon, finance manager, a d’ailleurs récemment rejoint l’équipe, en charge de faciliter les levées de fonds et les financements des sociétés innovantes, qui restent le nerf de la guerre.
Dans tout le réseau des Villages by CA, 1.132 accompagnements sont en cours et 332 ont déjà acquis ce statut “d’Alumni”