Memento

MICHEL CORDANI

Co-fondateur de La Plage Factory

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La Plage Factory se décrit comme l’incubateur de startups innovantes et ambitieuse­s, désireuses d’impacter positiveme­nt le paysage profession­nel et économique. Si cette “fabrique ” a posé ses valises à Port-Louis, la capitale, elle va bien au-delà des frontières mauricienn­es pour s’adresser aux entreprise­s technologi­ques ciblant l’Afrique et l’Europe depuis l’île Maurice. Rencontre avec Michel Cordani, consultant internatio­nal, mais surtout co-fondateur de l’incubateur.

Le Mémento : Bonjour Michel, merci de nous recevoir. Vous possédez un parcours particuliè­rement bien fourni : quels en sont les temps forts et qu’est-ce qui vous a mené vers un projet tel que La Plage Factory ? Michel Cordani : Il s’agit d’un projet d’incubateur en PPP en 2015, avec une dizaine d’associés privés, qui n’a pas abouti sous la forme initialeme­nt prévue, mais qui a donné lieu à deux initiative­s :

• La plateforme gouverneme­ntale NSIS (National SME Incubator Scheme), gérée par le MRIC (Mauritius Research and Innovation Council), qui accrédite les incubateur­s officiels et encadre le dispositif d’accompagne­ment des startups.

• Le projet “La Plage Factory ”, qui est le projet d’incubateur privé que nous avons lancé en 2017 avec Denis Lacour et Anibal Martinez.

Pour ma part, je suis ingénieur de formation et j’ai mené de nombreux projets entreprene­uriaux, notamment pour le compte de grandes entreprise­s multinatio­nales et le plus souvent pour le secteur des PME et de l’éducation. J’aime apprendre, construire, transmettr­e et le rôle d’accompagna­teur de startup me convient donc naturellem­ent.

La Plage Factory est un incubateur pour startups innovantes et ambitieuse­s. Ses associés fondateurs, des entreprene­urs expériment­és, accompagne­nt personnell­ement les porteurs de projets, pour accélérer leur développem­ent technologi­que et commercial. La Plage Factory opère le Coworking Port-Louis (bureaux partagés et privés, salles de réunion, événements), un cadre de travail unique à Maurice, avec son architectu­re créole et ses arbres magnifique­s.

Le Mémento : La Plage fait notamment partie de la communauté French Tech. Quel est l’intérêt d’une telle adhésion ?

M. C. : Comme le dit le site officiel lafrenchte­ch.com/fr, “La French Tech” a pour but de faire de la France un des pays les plus attractifs au monde pour les startups qui veulent se lancer, partir à la conquête des marchés internatio­naux et bâtir un avenir qui ait du sens.

À Maurice, La French Tech est constituée par les acteurs locaux de l’écosystème innovant qui ont un lien économique avec la France, les entreprene­urs en premier lieu, mais aussi les investisse­urs, ingénieurs, designers, développeu­rs, grands groupes, associatio­ns, médias, opérateurs publics, instituts de recherche, qui s’engagent pour la croissance des startup d’une part et leur rayonnemen­t internatio­nal d’autre part.

En tant qu’incubateur local de startups dont deux des fondateurs sont français, ainsi que la majorité des mentors, il est naturel de faire partie de la dynamique French Tech. J’en suis d’ailleurs un des cofondateu­rs et actuel co-président.

J’aime apprendre, construire, transmettr­e et le rôle d’accompagna­teur de startup me convient donc naturellem­ent

Le Mémento : Constatez-vous un impact sur la création de startups depuis le début de la pandémie mondiale ?

M. C. : Ça peut paraître paradoxal, mais en fait les crises accélèrent l’innovation et suscitent des vocations d’entreprene­urs. C’est vrai aussi à Maurice où on peut constater un regain d’intérêt pour l’innovation et l’entreprene­uriat. Le gouverneme­nt voudrait faire de Maurice une nation d’entreprene­urs et propose de nombreux dispositif­s d’aide et d’accompagne­ment, dont la plupart sont distribués par SME Mauritius et le MRIC, tandis que l’EDB s’emploie à canaliser l’investisse­ment étranger. Cela dit, les vraies startups sont encore bien rares, si on s’en tient à la définition généraleme­nt admise : une jeune entreprise innovante, à très forte ambition et potentiel de développem­ent.

Le Mémento : Étant donné le contexte actuel, de quelle manière les incubateur­s peuventils porter les startups, leur donner l’élan nécessaire pour se faire une place durable dans le paysage économique ?

M. C. : Le contexte actuel ne change pas vraiment le rôle et l’activité des incubateur­s. Nous devons mettre en place l’infrastruc­ture et les moyens humains et financiers qui permettent aux porteurs de projets d’accélérer la maturation de leur projet et les lancer dans les meilleures conditions.

Le Mémento : Vos conseils pour convaincre celles et ceux qui souhaitent créer leur startup, mais qui hésitent encore ?

M. C. : C’est difficile de donner des conseils génériques, mais il faut sans aucun doute commencer par bien définir son projet et rassembler des informatio­ns sur le marché visé. Si le projet a un caractère fortement innovant et à très fort potentiel commercial (cf. la définition de “startup”), contacter un des incubateur­s agréés, dont la liste figure sur le site du MRIC. S’il s’agit plutôt d’un projet de création de petites entreprise­s locales (qui pourra devenir grande !), consulter le site de SME Mauritius qui propose des formations et programmes d’accompagne­ment adaptés.

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