De Paris à La Réunion, quand l’art résonne
Résonances - Le Louvre à La Réunion. C’est le nom de cette exposition d’arts graphiques inédite et en tous points exceptionnelle, à découvrir dans les 3 musées départementaux et les 2 musées régionaux, jusqu’au 15 octobre. (Tarif plein 2€).
Parmi les 236 dessins prêtés gracieusement par le prestigieux Musée du Louvre, des oeuvres d’artistes majeurs comme Antoine Watteau, Jean Honoré Fragonard, Eugène Delacroix, ou encore Ingres et Géricault.
Chaque oeuvre a fait l’objet d’une sélection minutieuse de la part des conservateurs des musées de La Réunion, pour leur permettre d’entrer en dialogue avec leurs collections respectives. Chaque établissement propose ainsi un voyage à travers trois siècles de culture, autour d’une thématique en lien avec sa propre collection.
Au Musée Léon Dierx, “La hiérarchie des genres : l’art du dessin durant la première moitié du XIXe siècle”, propose une exploration des genres picturaux durant la première moitié du XIXe siècle. Scènes historiques, portraits, scènes de genre, paysages, natures mortes… L’exposition compte 58 dessins du Louvre, venus témoigner sous nos latitudes, de l’évolution du goût et des sujets au cours de cette période.
Le Muséum d’histoire naturelle accueille Pieter Boel, peintre animalier flamand (1622-1674) s’étant vu confier l’éminente mission de fournir les études pour la manufacture des Gobelins. Pour accomplir ce travail, Boel fréquenta assidument la ménagerie royale dans le but, non pas de fixer une image complète de l’animal, mais de restituer détails anatomiques, expressions et attitudes pour proposer une vision des plus fidèles de la réalité. Avec plus de 200 feuilles, le musée du Louvre conserve la mémoire visuelle de ces animaux qui éblouirent les contemporains de Louis XIV. Le muséum donne à voir 29 d’entre elles dont certaines, mises en mouvement par le plasticien réunionnais Lionel Lauret.
Le Musée historique de Villèle propose un voyage “Sur les traces d’un Créole de Bourbon en visite à Paris au temps de Louis XVI”. Ce Réunionnais en goguette, c’est Henri Paulin Desbassyns (1664-1974), propriétaire de la demeure devenue en 1974 l’un des cinq musées de France à La Réunion. Constituée de dessins et de gravures du XVIIIe siècle, l’exposition témoigne du séjour parisien du voyageur créole et des sujets ayant retenu son attention et que l’on retrouve dans son “petit journal des époques pour servir à ma mémoire” édité en 1990 par le musée de Villèle.
Le Musée des arts décoratifs de l’océan Indien (MADOI) joint “L’utile à l’agréable, l’art de vivre au XVIIIe siècle” en faisant entrer en résonance sélection de mobiliers, textiles et objets du quotidien réunionnais du XVIIIe siècle, avec des oeuvres qui constituent une documentation précieuse relative à l’art de vivre à la française.
Au Musée Stella, “Travailleuses, travailleurs. Représentations de la paysannerie et du monde agricole”. Le musée du Louvre a prêté 62 dessins illustrant le travail et la vie prolétaire dans l’Europe de l’Ancien Régime. Ces dessins sont mis en résonance avec les collections du musée de société réunionnais pour évoquer la petite histoire de La Réunion dans l’histoire de France et mettre en lumière les décalages sociétaux et chronologiques rencontrés dans les colonies.