Évolutions du logement à La Réunion
En cinquante ans, la façon d’habiter à La Réunion a profondément évolué. L’accroissement de la population est venu accélérer l’urbanisation, sa densité, sa modernité, mais a surtout créé une véritable rupture avec les modes d’habitats traditionnels. L’Insee offre un décryptage du sujet.
S’il ne fallait qu’un chiffre pour évoquer l’étalement urbain à La Réunion, ce serait celui-ci: 332.400. C’est le nombre de résidences principales à la Réunion, en 2018 – un chiffre qui s’est multiplié par quatre en cinquante ans. En 1968, on ne dénombrait que 82.100 résidences principales. En 50 ans ce chiffre augmente donc de 2,8% par an, soit deux fois plus vite que la population (+1,5%).
Moins de cohabitation.
Cet accroissement du parc de logements répond aux besoins liés à la croissance de la population, mais également au phénomène de décohabitation lié aux changements de mode de vie. Depuis le début des années 1990, alors que la fécondité demeure relativement stable, d’autres facteurs liés à l’évolution des modes de vie expliquent la baisse de la taille des ménages notamment les mises en couples plus tardives ou les ruptures d’unions plus fréquentes que par le passé : on parle “d’effet de décohabitation”. Ainsi, depuis 2008, la décohabitation contribue davantage que la hausse de la population aux besoins de logements.
Le nombre moyen de personnes par ménage est ainsi passé de 5,0 en 1968 à 2,6 en 2018. Du fait de la très forte hausse du nombre de logements en 50 ans, le parc des logements est nettement plus récent à La Réunion qu’en France métropolitaine. 61 % du parc de 2018 est constitué de logements construits après 1991, soit deux fois plus qu’en Hexagone. A contrario, les logements construits avant 1946 ne représentent que 1 % du parc à La Réunion, contre 22 % en Métropole. La maison individuelle reste majoritaire (67% des résidences principales), mais le logement collectif se développe sensiblement. En 2018, l’appartement représentait 32% des résidences principales, soit 10 point de plus qu’en 1999.
Plus de confort.
Le confort des logements s’améliore également fortement sur la période. Alors que l’habitat de fortune représentait encore 5% des logements en 1990, celui-ci a disparu du paysage de centres urbains. À l’intérieur des logements, disposer de l’électricité et du confort sanitaire de base, s’est généralisé après 1980. Au cours des deux dernières décennies, d’autres éléments de confort sont progressivement apparus dans les logements des Réunionnais : eau chaude (91 % des résidences principales équipées en 2018), chauffe-eau solaire (51%), climatisation (26 %).
Au cours des trois décennies passées, malgré la baisse du nombre de personnes par ménage, la taille des logements évolue peu, tant en nombre de pièces que de surface. Ainsi, en 2018, 9 % des résidences principales ont une superficie de moins de 40 m² : ce sont deux points de moins qu’en 2008. Cette part est comparable à celle de l’Hexagone.
Cette période est marquée par le phénomène de décohabitation