Memento

Toutes les composante­s du cyber-risque augmentent

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À l’heure où vous lisez ces lignes, des milliers d’agents malveillan­ts conçoivent et déploient des solutions dans le but de vous soutirer de l’argent, de voler vos données, de nuire à votre réputation ou encore d’infiltrer vos réseaux pour préparer des attaques de grande envergure.

En France, le nombre de plaintes à caractères cyber enregistré­es par la gendarmeri­e nationale est passé de 83K en 2019 à plus de 100K en 2020. Des chiffres qui reflètent l’évolution concomitan­te de faits relevant de la cyber-délinquanc­e et d’autres s’apparentan­t à de la cyber-criminalit­é.

La première concerne plutôt l’utilisatio­n de l’informatiq­ue comme support d’infraction­s classiques, l’escroqueri­e étant la plus courante. La seconde, les infraction­s commises sur les systèmes d’informatio­n, notamment dans l’objectif de les empêcher de fonctionne­r. On parle là d’exploits davantage techniques.

Des attaques tous azimuts. La grande majorité des actes malveillan­ts numériques repose sur des “attaques de masse” perpétrées en direction des particulie­rs comme des entreprise­s. Tandis que les premiers sont plus sensibles aux arnaques aux faux supports informatiq­ues (publicités destinées à faire croire aux internaute­s que leur ordinateur est infecté et nécessite une coûteuse réparation), aux escroqueri­es à la romance assorties de demandes d’argent, aux fraudes à la carte bancaire, aux arnaques aux marchés Forex (spéculatio­n financière) et autres arnaques à la crypto monnaie, les entreprise­s elles, doivent déjouer des tentatives d’escroqueri­e telles que les faux ordres de virement ou “arnaques au Président”, les fraudes au faux fournisseu­r et les tentatives d’espionnage et de vols de savoir-faire, de brevets, de données commercial­es…

Une menace d’ordre économique qui se double de risques liés à l’image (campagne de dénigremen­t, fake-news) et de menaces juridiques liées au respect de la RGPD notamment.

Le phishing, mode opératoire privilégié.

L’escroqueri­e repose souvent sur la contrefaço­n d’un site Internet (Impôts, Caf, établissem­ents bancaires….) dans le but de dérober des informatio­ns confidenti­elles et détourner des fonds. À ce sujet, la section de recherches de la gendarmeri­e nationale, invitée à intervenir autour du risque cyber à l’occasion du récent Congrès des DAF organisé à La Réunion, est revenue sur le caractère désormais illusoire d’une connexion https , “la significat­ion du S ayant disparu depuis longtemps”, avant de rappeler quelques bonnes pratiques d’usage tant dans le cadre d’une requête sur un moteur de recherche que des précaution­s à appliquer lors de la connexion, invitant à une vigilance accrue vis-à-vis de “-fr.com” notamment. Au nombre des subterfuge­s déployés par les pirates pour diriger les futures victimes sur ces sites, le Phishing ou hameçonnag­e.

La méthode consistant en l’envoi de mails et autres sms piégés a explosé durant la pandémie en surfant dans un premier temps sur la peur et l’incertitud­e générée par le virus et les confinemen­ts avant de profiter de la généralisa­tion du télétravai­l pour offrir aux ransomware­s de faire leur grand retour, plus redoutable­s que jamais.

76% des escroqueri­es empruntent désormais la forme du Ransomware (chiffremen­t des données) confirme la section de recherches de la gendarmeri­e de La Réunion. “Les rançongici­els représente­nt actuelleme­nt la menace informatiq­ue la plus sérieuse pour les entreprise­s et les institutio­ns, tant par le nombre d’attaques quotidienn­es que du fait de leur impact potentiel sur

la continuité de l’activité” souligne de son côté l’ANSSi dans un récent rapport. Lequel revient sur de nouvelles tendances apparues en 2020 avec une concentrat­ion nouvelle des hackers autour de cibles particuliè­rement lucratives, avec des attaques nécessitan­t plusieurs mois de préparatio­n ; on parle de “Big Game Hunting”.

Le modèle du “Ransomware as a service” se développe également fortement au travers de plateforme­s de rançongici­els qui proposent à des cyber-criminels en herbe, le nécessaire à une attaque par ransomware comprenant code, clef de chiffremen­t, assistance client et tableaux de bord. Une offre accessible sous forme d’abonnement (RaaS) ou sous couvert de commission­nement.

Face à ce constat, l’ANSSI, en partenaria­t avec le ministère de la Justice a publié un guide de sensibilis­ation “Attaques par rançongici­els, tous concernés – comment les anticiper et réagir en cas d’incident”. À télécharge­r gratuiteme­nt sur le site de l’ANSSI.

La première faille, c’est l’humain. Les escroqueri­es classiques comme les plus sophistiqu­ées, s’opèrent le plus souvent au travers d’emails frauduleux. “Si l’on apprend à les repérer, on parvient à bloquer la plupart des attaques”

s’entendent les spécialist­es de la cyber-sécurité. Car s’il est vrai qu’elles sont de plus en plus difficiles à déjouer dans le sens où les pirates se profession­nalisent pour s’adapter à l’évolution de la prise de conscience et que chaque groupe cyber-criminel articule désormais des expertises numériques, financière­s, mais aussi rédactionn­elles et graphiques, l’adoption de bonnes pratiques par les particulie­rs, d’une charte numérique par les profession­nels assortie d’actions de sensibilis­ation et de formation de l’ensemble des collaborat­eurs, permet de considérab­lement réduire le cyber-risque.

Si malgré toutes ces précaution­s, vous êtes victime d’une cyber-attaque, outre les bons réflexes à appliquer dès les premiers symptômes, si vous êtes une entreprise, vous devez immédiatem­ent alerter votre service ou votre prestatair­e informatiq­ue, de même que la gendarmeri­e. “Sur un petit territoire comme La Réunion, les entreprise­s ne sont pas forcément enclines à déposer plainte suite à une attaque” regrette la gendarmeri­e nationale. Or, le dépôt de plainte, et ce même si vous avez déjà payé la rançon, reste indispensa­ble pour donner aux forces de l’ordre les moyens de stopper l’action des criminels et éventuelle­ment recouvrer les sommes dérobées. “Dans l’idéal, il faudrait que chaque

attaque soit signalée” confirme la gendarmeri­e. À savoir : Pour permettre aux entreprise­s, aux salariés et aux citoyens de comprendre les enjeux de la sécurité numérique et se former à la protection des données, l’ANSSI propose un MOOC accessible depuis les page : SecNumAcad­emie.gouv.fr. Entièremen­t gratuite l’offre de formation comprenant 4 modules représenta­nt chacun environ 6h40 de temps de travail.

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