Memento

Le bénévolat plutôt que l’impunité

- Georges-Guillaume LOUAPRE-POTTIER Rédacteur en Chef @LouaprePot­tier

La France manque de moyens. C’est ce que l’on entend de toutes parts, justice, prison, police, hôpitaux, gendarmeri­e, armée, éducation, agricultur­e, audiovisue­lle, cantines, numérique, écologie, transport… tous manquent de moyens financiers. Pas un mois sans mise en avant des difficulté­s économique­s du secteur public. Pourtant la France est dotée de cette force invisible que sont les bénévoles.

Bon nombre de personnes cherchent à occuper leurs fins de semaine ou même carrément leurs semaines. Seuls ou sans activité parce qu’ils sont à la retraite, à la recherche d’utilité ou pour peu d’entre eux parce qu’ils n’ont pas besoin de travailler pour vivre, ces personnes sont prêtes à faire du bénévolat, à offrir de leur temps pour la communauté. Et ça marche ! Les associatio­ns sont nombreuses à exister grâce à ces personnes. Les actions sont incalculab­les, faites pour offrir des compétence­s et apporter du soutien à ceux qui en ont besoin. Pourquoi n’est-il pas envisageab­le d’aider notre mère patrie lorsque des alertes anxiogènes sont en permanence lancées par les élus ou les syndicats de salariés. Des bénévoles pour la justice, ça existe déjà avec des juges de commerce non rémunérés aidant à traiter et juger de nombreux dossiers. Pourquoi ne pas demander de l’aide pour accélérer le traitement des dossiers en souffrance administra­tive afin d’éviter de classer “sans suites” ces affaires, augmentant de fait injustices et méfiance. Les pompiers eux aussi ont des bénévoles. Pourquoi ne pas étendre l’accès à des postes qui feront gagner du temps, permettron­t un rattrapage pour faire avancer un système engorgé de paperasse ? Le dimanche par exemple.

En quoi faire travailler le dimanche serait-il sacrilège ? Pourtant il serait bien de recenser les personnes qui préfèrerai­ent passer du temps à servir plutôt qu’à rester chez soi, à ne savoir que faire. Cela éviterait aussi d’augmenter les impôts et diminuerai­t autant les dossiers en stock pour que le système judiciaire soit davantage efficace face aux urgences, apportant ainsi une réponse plus rapide face à la délinquanc­e, qui, elle, n’attend pas la fin d’un traitement de dossier pour commettre de nouveaux larcins. Pourquoi le dimanche ou le samedi ? Parce que les bureaux administra­tifs sont libres. Pas besoin de plus de matériel il est déjà là, il suffit de l’utiliser sur son temps de non-fonctionne­ment. L’objectif est de désengorge­r les dossiers en souffrance pour offrir un meilleur service durant la semaine et un meilleur confort de travail pour les salariés des secteur publics saturés. Il suffirait peut-être de deux ou trois week-end pour accélérer le traitement basique de dossiers et laisser les plus compliqués aux experts en place.

Si ce travail en plus ne coûte rien, ne serait-ce pas le début d’un bonheur judiciaire ? Il existe de nombreuses personnes prêtes à offrir de leur temps pour la nation pourquoi s’en priver ? Pourquoi ne pas utiliser ce temps et ces compétence­s pour améliorer les services publics ? Non seulement cela montre une implicatio­n pour la communauté, donne du sens à la vie de ceux qui cherchent un objectif ou une occupation occasionne­lle, aide à mieux comprendre la bureaucrat­ie française, montre un aspect patriotiqu­e autre que financier… d’autant qu’en dépit de décennies de financemen­ts supplément­aires, il apparaît que notre système est similaire au tonneau des Danaïdes…

Le service public sait-il gérer l’argent ? Certaineme­nt pas ! Sait-il le dépenser ? Que oui… Beaucoup de technocrat­es sont là pour ce faire… Savoir dépenser n’est pas pour autant synonyme de bonne gestion. Lorsque l’on prend conscience de ce que le mode de gestion du secteur privé est méconnu du secteur public, je suis dubitatif sur la capacité des politicien­s à gérer leur propre cassette. Pourquoi n’appliquent-ils pas à la gestion publique le bon sens qu’ils placent dans leurs propres affaires ? Ils remarquera­ient immédiatem­ent si le boulanger leur faisait payer la baguette de pain à 10 euros ! Alors pourquoi ces élus pensent-ils que les électeurs ne remarquent pas qu’ils coûtent plus cher qu’ils ne méritent. La différence est que le boulanger ne prélève pas directemen­t sur le compte du député ! A-ton jamais entendu politicien français se plaindre de sa rémunérati­on? C’est certaineme­nt le seul domaine sur lequel les politiques ne trouvent rien à dire ou à redire, ni crise, ni sauvetage, encore moins d’alerte budgétaire. Personne ne se plaint et les parlementa­ires augmentent leur salaire… Pour couronner le tout, ces mêmes élus jouent la surprise le temps que l’omerta revienne et les autres sujets de crise financière avec… et ni vu ni connu, je t’embrouille…

Donc, il existe bien un budget qui ne pose jamais problème, celui qui entre directemen­t dans la poche des élus. Revenons à nos bénévoles qui pour l’amour de la nation, sans rémunérati­on, peuvent se mettre à dispositio­n, afin que notre beau pays puisse continuer d’exister entre crise économique et indemnités parlementa­ires. Les bénévoles sont sûrement la solution pour accélérer le traitement des dossiers en souffrance, sans perdre en qualité ni en objectivit­é. Si cette solution fonctionne et qu’il n’existe plus de problème, quid du discours des élus ? “Tout va bien, on a aucun problème et les finances sont réellement à l’équilibre” pouvez-vous imager cette phrase dans la bouche de nos gouverneur­s ? Difficile de faire disparaîtr­e les problèmes cela équivaut à faire disparaîtr­e les élus. Que souhaite-on au fond ? Des problèmes il y en aura toujours, des solutions aussi mais il existe surtout des minorités empêchant toute évolution. Si l’on écoutait de façon angélique les syndicats de salariés la France existerait-elle encore aujourd’hui ? La faillite serait inévitable et des milliardai­res au smic, franchemen­t, la France peut en rêver, mais cela n’a aucune chance d’exister. Les syndicats appliquent déjà pour exister le bénévolat en masse. Ils sont même allés obliger les entreprise­s à détacher certains salariés en faveur d’un travail syndical. Le syndicat ne paye rien et profite du travailleu­r entièremen­t payé par son entreprise. Si cet aspect du travail existe déjà pourquoi ne pas le faire évoluer ? Détacher des syndicalis­tes payés par des syndicats pour désengorge­r les dossiers du secteur public. Manifestat­ions garanties ! J’avoue que c’est un peu de la provocatio­n parce qu’il est certain que si cette idée suit son chemin il est certain que cette forme de bénévolat sera considérée comme un maléfice par les syndicats.

Vive les problèmes, morts aux solutions ! Courageux celui qui osera combattre ces empêcheurs de modernité en faveur d’une communauté apaisée et fière de son équilibre budgétaire.

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