Un manque d’Agri… Culture
L’agriculture est la source de toutes richesses. L’humain, de tout temps, transforme son milieu naturel pour produire des végétaux, élever des animaux nécessaires aux besoins naturels de son existence. Cette activité est la source originelle de l’économie sans laquelle aucun pays ne peut prospérer.
L’agriculture française est l’une des plus efficaces et saines du monde. Le sol pour l’exploiter ne peut être délocalisé, et la main d’oeuvre est en conséquent enracinée sur le terroir français. Quant à la consommation, le marché est lui aussi largement intérieur. Néanmoins, la souveraineté alimentaire française est par trop soumise aux décisions internationales. Il est pourtant question du “droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables”,
lequel droit des peuples s’exprimant par leur liberté à définir
“leurs propres systèmes agricoles et alimentaires”. Ce droit estil bafoué par des logiques de peur de nos représentants politiques? Les marchés sont-ils si puissants qu’ils nous dicteront bientôt ce que l’on aura le droit de manger ? Alors pourquoi, si toute la chaîne de production est française, notre politique agricole dépend-elle de normes étrangères… Pourquoi la valorisation du savoir-faire français profite-t-elle plus à l’importation de produits alimentaires internationaux bas de gamme qu’à celle de productions locales voire saisonnières ?
Lorsqu’un problème se présente, les responsables politiques se défaussent immédiatement sur les accords de Paris pour tenter d’expliquer les problèmes de dépendance agricole internationale que subit le marché français… Improviser des déclarations sur ce qu’il est prévu de faire leur est plus facile que d’expliquer de façon transparente ce en quoi ils ont failli. Cette manipulation des esprits consiste à évoquer les problèmes pour éluder leurs carences en termes de gouvernance. Cette passivité aberrante met en danger tous les secteurs d’activité et ceux qui en vivent. À force de procrastination, les nerfs sont mis à vif, la tension monte et les drames ne cessent de faire l’actualité. Sauver l’agriculture n’est pas un choix mais une obligation. Vous pouvez retirer beaucoup aux contribuables, les politiques peuvent toujours tenter de les matraquer davantage fiscalement, mais attention toutes les révolutions ont débuté lorsqu’on retire le pain de la bouche. Personne ne peut vivre sans manger, ni boire. Cette notion basique a tendance à être oubliée par les bureaucrates pour lesquels boire et manger sont exclusivement devenus des entrées fiscales, voire prétexte à négociations internationales pour favoriser des échanges sur des marchés spéculatifs, à des années-lumière du savoir-faire agricole français. Dépendre de normes internationales alors que la France est réputée pour sa gastronomie, issue de son terroir, démontre le caractère valétudinaire de nos politiques incapables d’imposer les normes qualitatives françaises à un monde où la “malbouffe” tend à devenir la norme. Allons-nous laisser notre qualité de vie se dégrader pour mieux vendre des hamburgers mous à la sauce OGM ?
L’exemple, de la fin de l’utilisation des néonicotinoïdes pour les agriculteurs de betteraves. Pensez-vous que cela pourrait valoriser le sucre de canne cultivé à La Réunion ? Peut-être bien ! Si tant est que notre sucre péi ne soit pas bourré de pesticides… Pour cela un lobbying bien orchestré doit mettre en avant le sucre de La Réunion comme un produit sain de substitution au tout-betterave, un paramètre d’équilibre et de diversification. Ce pourrait être une solution pour la marge de nos planteurs. La marge est l’essence d’une bonne économie, et elle se créée en augmentant le différentiel entre le coût de production incluant toutes les joyeusetés fiscales et sociales et l’encaissement de la vente finale. Car ce que l’on oublie souvent est qu’il existe des ventes non payées, et là pour un agriculteur c’est une énorme catastrophe car le moindre impayé est devenu fatal à son activité.
La législation oblige nos agriculteurs à faire de la qualité en leur imposant des normes sanitaires énormes et dans le même temps cette même législation, qui je le rappelle est issue du travail fastidieux de nos députés, autorise l’importation de produits médiocres qui n’ont pas à se soumettre à la législation française, ni fiscalement, encore moins socialement et pas le moins du monde en termes biologiques. Fermer la porte aux produits ne respectant pas le même niveau d’exigence demandé aux agriculteurs français devrait être une condition sine qua non à l’établissement d’échanges commerciaux. Dans le cas où un producteur étranger ne peut offrir ces garanties basiques, fermons-lui la porte, ou bien diminuons les normes pesant sur notre agriculture. Mais nos députés préfèrent visiblement autoriser l’importation de produits de basse qualité car pas chers forcément et infliger une montagne de travail à notre agriculture. Il faut cesser de cultiver sur notre territoire des carottes fiscales à tout bout de champ, en important des carottes chinoises ligneuses… Valorisons vite nos produits agricoles. Les consommateurs l’ont bien compris… Il ne manque plus que des décisions politiques françaises au diapason de ces réalités soient plus enclines à imposer leur arbitrage au niveau européen et international. C’est le seul domaine qui ne peut être délocalisé. La France a le devoir de sauvegarder son patrimoine agricole !
Bref, si vous souhaitez que vos enfants ne finissent par se nourrir en ingérant avec les doigts des sandwichs baveux, des burgers spongieux ou des kebabs douteux… il est temps que l’exécutif réagisse pour libérer notre agriculture de son asservissement industriel à la malbouffe.