Memento

Rendre les entreprise­s pérennes

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Affronter les difficulté­s les unes après les autres, se mobiliser en permanence, se projeter font partie des atouts essentiels du chef d’entreprise résilient et innovant. Le MEDEF Réunion (mouvement des entreprise­s de France) soutient les entreprise­s du territoire sur les volets financier, veille législativ­e, mise en réseau, formation, partenaria­ts. Zoom sur la santé du tissu entreprene­urial réunionnai­s.

“Le premier sujet des entreprise­s qui veulent se développer concerne le financemen­t, et ce, tout au long de leur vie”, ouvre Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion. Depuis 1972, le mouvement fédère des TPE (80%), des grandes entreprise­s et des syndicats profession­nels et les accompagne dans leur financemen­t et administra­tion. Cela se concrétise à travers différents projets et acteurs. Co-financé par l’Union européenne et affilié au réseau France Initiative, le Réseau Initiative Réunion finance et accompagne les créateurs, repreneurs et développeu­rs d’entreprise.

Pilier des solutions proposées, le prêt d’honneur à taux 0, sans garantie demandée, est un prêt à la personne (et non à l’entreprise) octroyé par un comité d’agrément constitué de chefs d’entreprise, banquiers, experts-comptables, juristes. Son obtention reconnaît la pertinence et la solidité du projet en plus de créer un effet levier auprès des banques pour l’attributio­n d’un prêt. Les bénévoles et salariés du MEDEF sont présents les premiers mois qui suivent la création ou reprise d’entreprise favorisant la mise en lien avec un mentor et l’implantati­on sur le territoire. “94% des entreprene­urs que nous soutenons sont encore en activité après trois ans, contre 70% des entreprene­urs en moyenne”, précise le président.

Le MEDEF engage des actions avec d’autres partenaire­s territoria­ux comme l’Adie. Pionnière de la microfinan­ce en Europe, cette associatio­n solidaire oeuvre à rendre l’entreprene­uriat accessible à tous (même sans capital, sans diplôme et dans les territoire­s fragiles.

Le MEDEF travaille aussi avec l’associatio­n Réusit, couveuse d’entreprise­s implantée à La Réunion depuis 2000. Elle permet au candidat de tester en grandeur réelle son projet et sa viabilité, d’évaluer ses capacités et motivation­s, de se former au métier d’entreprene­ur en puisant diverses compétence­s qu’il ne possède pas encore au sein de la structure (comptabili­té, gestion, commercial, etc.). La première organisati­on patronale et son puissant réseau peuvent activer d’autres leviers financiers comme la levée de fonds d’investisse­ment et la mise en place de Business angels à La Réunion.

Une communauté de soutien et de partages.

L’accompagne­ment se renforce également sur tout l’environnem­ent administra­tif de l’entreprise. Pour en bénéficier, les entreprene­urs sont invités à devenir adhérents au MEDEF. Cela leur donne accès à une expertise dans plusieurs domaines (emploi, finance, fiscalité, réseau institutio­nnel, Europe, etc.), des informatio­ns sur l’actualité et les changement­s législatif­s et

94% des entreprene­urs que nous soutenons sont encore en activité après trois ans, contre 70% des entreprene­urs en moyenne

réglementa­ires en cours, et surtout à une communauté d’entreprene­urs avec lesquels ils peuvent partager leur expérience, difficulté­s, questions.

Pour rencontrer ses pairs, un dîner des adhérents est organisé tous les bimestres. Entre entreprise­s de tailles et secteurs différents, on partage les meilleurs pratiques, les erreurs à éviter, la connaissan­ce du terrain afin de limiter les risques et gagner du temps. “Nous accueillon­s entre 20 et 25 nouveaux adhérents tous les mois”, signale Didier Fauchard. Fort de ses 750 adhérents et 21 syndicats profession­nels, le MEDEF Réunion est un interlocut­eur privilégié auprès des élus locaux, du gouverneme­nt et de l’Europe. Son implantati­on historique sur le territoire permet aux chefs d’entreprise de connaître des décideurs, de renforcer leurs courants d’affaires et de rompre avec leur solitude.

Une attention particuliè­re est manifestée aux créateurs d’entreprise. En effet, “lors des deux premières années d’activité, ils peuvent avoir du mal à maîtriser leur croissance et ne pas surveiller suffisamme­nt le ratio entre croissance et trésorerie”, explique Didier Fauchard. C’est pourquoi, l’année dernière, le MEDEF a lancé pour les porteurs de projets le PAC1 2022, un programme complet de neuf semaines, financé par l’UE et le FSE, co-construit par des organismes de formation et porté par une équipe dédiée et des parrains. Au programme : développem­ent personnel, cohésion d’équipe, analyse du marché, gestion, fiscalité, enjeux environnem­entaux, pilotage par indicateur­s, business plan, pitch… 75 personnes ont déjà rejoint ce dispositif de formation.

Continuer à se développer.

“Où trouver l’argent pour continuer à développer mon entreprise ?”, c’est l’autre question à laquelle le MEDEF veut apporter des solutions. Plus largement, il s’agit de continuer à accompagne­r les entreprise­s dans leur profession­nalisation et la formation des collaborat­eurs. Des ateliers pratiques sont proposés pour développer son réseau, sa marque employeur, sa présence sur les réseaux sociaux, son recrutemen­t, la RSE, tout cela dans un contexte compliqué et de profonde mutation de l’entreprise.

Le président conseille : “Aux patrons qui expriment leurs difficulté­s à recruter, je donne une clé de lecture un peu différente, du point de vue de la nouvelle génération en recherche de sens. C’est désormais elle qui choisit son entreprise et non l’inverse. Du coup, la question à laquelle l’employeur devra répondre est celle-ci : “Pourquoi viendrais-je travailler chez vous ?””.

L’organisati­on patronale organise régulièrem­ent des conférence­s sur le contexte économique et les sujets d’actualité qui concernent les entreprene­urs et leur écosystème. “La qualité d’un chef d’entreprise se manifeste dans sa capacité à affronter les difficulté­s, à se mobiliser en permanence, et à se projeter”, pense Didier Fauchard qui met en avant deux sujets fondamenta­ux pour le devenir des entreprise­s et leur vitalité : la transition environnem­entale et la digitalisa­tion. Le travail de veille et de formation est donc conséquent.

En 2030, quel sera le visage de l’entreprise réunionnai­se ? “De plus en plus agile, dotée d’une croissance responsabl­e, de nouveaux modes de management, créatrice d’emplois sur son territoire, et dans laquelle le partage de la valeur aura trouvé toute sa place”, partage Didier Fauchard. On se plaît à rêver avec lui. Et ce rêve ne semble pas inaccessib­le car il rejoint les missions de la RSE fortement investie actuelleme­nt et les 17 objectifs de développem­ent durable établis par l’ONU en 2015. Des objectifs interconne­ctés qui répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, liés à la pauvreté, au climat, à la dégradatio­n de l’environnem­ent, à la prospérité, à la paix et à la justice. L’agenda adopté, en concertati­on avec les gouverneme­nts et la société civile, vise l’horizon 2030 pour les atteindre.

1 Programme d’accompagne­ment à la création d’entreprise

La qualité d’un chef d’entreprise se manifeste dans sa capacité à affronter les difficulté­s, à se mobiliser en permanence, et à se projeter

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 ?? © Photo D.R. ?? Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion.
© Photo D.R. Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion.

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